Classement par auteur

lundi 26 décembre 2011

Agatha Christie - Meurtre en Mésopotamie - 1936

* L'histoire :

Une jeune infirmière, Amy Leatheran, arrive sur le chantier de fouilles de Tell Yarimjah, en Mésopotamie. Elle est chargée de veiller sur Mrs Leidner, la femme d'un archéologue, particulièrement angoissée ces derniers temps. Mrs Leidner est d'une beauté troublante et son fort caractère ne peut laisser indifférent. Amy va vite s'apercevoir qu'elle est ou bien adulée ou bien détestée... Peu de personnes, parmi les participants au chantier de fouilles, croient en la véracité des menaces que pense subir Mrs Leidner. Mais quelques jours après l'arrivée de l'infirmière, l'épouse de l'archéologue est retrouvée assassinée. Le célèbre détective Hercule Poirot entre alors en scène et Amy va relater son enquête.

* Mon avis :
Un bon huis-clos, comme sait les faire Agatha Christie. L'originalité de l'histoire tient de fait qu'elle est relatée par l'infirmière et ce point m'a un peu déçue. Je n'ai pas trop aimé le style et le caractère prêtés à cette jeune femme. Pour continuer dans les points négatifs, j'ai été gênée par le nombre de personnages. Je suis pourtant habituée à cela, Agatha Christie étant très forte pour mettre en scène une dizaine de protagonistes, tous suspects, mais là j'ai eu du mal à saisir les traits de caractère dominants des hommes, je les confondais. Cela m'a donc un peu perturbée dans l'avancée de l'enquête.

En ce qui concerne les aspects positifs j'insisterai sur l'ambiance pesante du roman. Tout le monde est suspect et tous vivent mal l'enquête, comme si chacun des personnages aurait quelque chose à se faire reprocher ! Agatha Christie, une fois de plus, retranscrit admirablement bien cette ambiance d'angoisse.
La petite note d'humour apportée par Amy lorsqu'elle décrit Hercule Poirot et son anglais catastrophique est bienvenue et détend un peu l'atmosphère. Comme d'habitude, la révélation finale est surprenante mais toujours plausible. Enfin, j'ai été séduite par le cadre de l'énigme, ce chantier de fouilles en Mésopotamie, inspiré par les fouilles de la cité d'Ur, effectuée par le mari de l'auteur, Max Mallowan. Le fait que le personnage de Mrs Leidner soit inspiré par une amie d'Agatha Christie m'a aussi plu ! Un bilan en demi teinte donc, ce n'est pas mon roman préféré de la reine du crime mais je ne regrette pas sa lecture, qui fut très rapide.

dimanche 4 décembre 2011

Théophile Gautier - Trois contes fantastiques - 1836 - 1852 - 1863

* Pourquoi j'ai eu envie de lire ce livre :
J'aime beaucoup les nouvelles fantastiques. J'ai lu dernièrement Le Horla de Maupassant et je continue ma découverte ou redécouverte des maîtres de ce genre du XIXème siècle (période chère à mon cœur comme vous commencez à le savoir !). Ce livre m'a été offert par les éditions Folio.

* L'histoire :
La Morte amoureuse (1836) :
Un vieux prêtre, Romuald, raconte les faits étranges qui lui sont survenus alors qu'il n'était qu'un jeune prêtre. Le jour de son ordination, il fut détourné de la voie religieuse par l'apparition dans l'église d'une riche et belle courtisane, Clarimonde. Troublé, il exercera tout de même son sacerdoce dans un petit village de campagne jusqu'au jour où il est appelé au chevet d'une mourante. A son arrivée au château, la riche personne est morte. Il s'agissait de Clarimonde. Dès lors, chaque nuit, Romuald se réveillera riche seigneur de Venise auprès de sa belle, en vie, mais à la peau glaciale... Cet fantastique existence bicéphale l'épuise et suscite les inquiétudes de son ami, le frère Sérapion. Et grâce à lui, il découvrira la cause de ce phénomène...

Le Chevalier double (1852) :
L'histoire s'ouvre sur le personnage d'Edwige, épouse du comte Lodbrug, enceinte mais terriblement malheureuse. Quelques temps auparavant, un chanteur bohémien a séjourné au château et il a beaucoup chanté pour la comtesse, enivrant Edwige de ses poèmes étranges et troublants. Depuis son départ, elle ne cesse de pleurer. Elle met au monde Oluf, bel enfant "tout blanc et tout vermeille" mais au regard noir de l'étranger... Nous sommes au Moyen-Âge et, à cette époque, les médecins établissaient le thème astral des nouveaux-nés. Celui-d'Oluf est bien singulier : il a une étoile double. L'une, verte comme l'espérance, l'autre, rouge comme l'enfer. De fait, le caractère de l'enfant se révèle tout aussi double : tantôt il rit aux éclats, est gentil et attentionné, tantôt il devient méchant et mauvais...

Le pied de Momie (1861) :
Ce dernier conte semble mettre en scène Gautier lui-même. L'écrivain, fouinant au hasard chez un antiquaire, se retrouve face à un véritable pied de momie égyptien et décide de l'acquérir afin de s'en servir comme presse-papier. Ce pied serait celui d'une belle et gracieuse princesse, Hermonthis. La nuit, l'auteur est réveillé par une odeur de myrrhe s'échappant du pied momifié. Tout à coup, l'ambiance calme de la chambre se trouble : les buches en flammes deviennent bleues, les boiseries se mettent à craquer, et le pied sautille sur le bureau ! Puis, les voilages s'agitent et une magnifique jeune fille, vêtue étrangement, apparaît. Elle n'a qu'un seul pied...

* Mon avis :
Ces trois contes, bien que brefs, vous dépaysent et vous plongent dans un univers fantastique déconcertant. Dès les premières lignes, le lecteur est transporté à une époque ancienne, tantôt le Moyen-Âge, tantôt l'Antiquité égyptienne et les personnages principaux, des hommes, se retrouvent en proie à des phénomènes étranges, toujours liés à une femme, qu'elle soit mère, amante ou désirée. Le passage de la réalité cartésienne à l'univers fantastique est extrêmement bien amené par Gautier qui a un style particulièrement agréable à lire que j'ai découvert ici. Les descriptions sont détaillées et le vocabulaire employé soutenu et poétique. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces trois contes. Mon prochain ouvrage du même thème sera très probablement une œuvre de Poe, écrivain découvert au lycée dont je garde de bons souvenirs.