Classement par auteur

dimanche 4 décembre 2011

Théophile Gautier - Trois contes fantastiques - 1836 - 1852 - 1863

* Pourquoi j'ai eu envie de lire ce livre :
J'aime beaucoup les nouvelles fantastiques. J'ai lu dernièrement Le Horla de Maupassant et je continue ma découverte ou redécouverte des maîtres de ce genre du XIXème siècle (période chère à mon cœur comme vous commencez à le savoir !). Ce livre m'a été offert par les éditions Folio.

* L'histoire :
La Morte amoureuse (1836) :
Un vieux prêtre, Romuald, raconte les faits étranges qui lui sont survenus alors qu'il n'était qu'un jeune prêtre. Le jour de son ordination, il fut détourné de la voie religieuse par l'apparition dans l'église d'une riche et belle courtisane, Clarimonde. Troublé, il exercera tout de même son sacerdoce dans un petit village de campagne jusqu'au jour où il est appelé au chevet d'une mourante. A son arrivée au château, la riche personne est morte. Il s'agissait de Clarimonde. Dès lors, chaque nuit, Romuald se réveillera riche seigneur de Venise auprès de sa belle, en vie, mais à la peau glaciale... Cet fantastique existence bicéphale l'épuise et suscite les inquiétudes de son ami, le frère Sérapion. Et grâce à lui, il découvrira la cause de ce phénomène...

Le Chevalier double (1852) :
L'histoire s'ouvre sur le personnage d'Edwige, épouse du comte Lodbrug, enceinte mais terriblement malheureuse. Quelques temps auparavant, un chanteur bohémien a séjourné au château et il a beaucoup chanté pour la comtesse, enivrant Edwige de ses poèmes étranges et troublants. Depuis son départ, elle ne cesse de pleurer. Elle met au monde Oluf, bel enfant "tout blanc et tout vermeille" mais au regard noir de l'étranger... Nous sommes au Moyen-Âge et, à cette époque, les médecins établissaient le thème astral des nouveaux-nés. Celui-d'Oluf est bien singulier : il a une étoile double. L'une, verte comme l'espérance, l'autre, rouge comme l'enfer. De fait, le caractère de l'enfant se révèle tout aussi double : tantôt il rit aux éclats, est gentil et attentionné, tantôt il devient méchant et mauvais...

Le pied de Momie (1861) :
Ce dernier conte semble mettre en scène Gautier lui-même. L'écrivain, fouinant au hasard chez un antiquaire, se retrouve face à un véritable pied de momie égyptien et décide de l'acquérir afin de s'en servir comme presse-papier. Ce pied serait celui d'une belle et gracieuse princesse, Hermonthis. La nuit, l'auteur est réveillé par une odeur de myrrhe s'échappant du pied momifié. Tout à coup, l'ambiance calme de la chambre se trouble : les buches en flammes deviennent bleues, les boiseries se mettent à craquer, et le pied sautille sur le bureau ! Puis, les voilages s'agitent et une magnifique jeune fille, vêtue étrangement, apparaît. Elle n'a qu'un seul pied...

* Mon avis :
Ces trois contes, bien que brefs, vous dépaysent et vous plongent dans un univers fantastique déconcertant. Dès les premières lignes, le lecteur est transporté à une époque ancienne, tantôt le Moyen-Âge, tantôt l'Antiquité égyptienne et les personnages principaux, des hommes, se retrouvent en proie à des phénomènes étranges, toujours liés à une femme, qu'elle soit mère, amante ou désirée. Le passage de la réalité cartésienne à l'univers fantastique est extrêmement bien amené par Gautier qui a un style particulièrement agréable à lire que j'ai découvert ici. Les descriptions sont détaillées et le vocabulaire employé soutenu et poétique. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces trois contes. Mon prochain ouvrage du même thème sera très probablement une œuvre de Poe, écrivain découvert au lycée dont je garde de bons souvenirs.

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