Classement par auteur

vendredi 28 décembre 2012

Agatha Christie - Le miroir se brisa - 1962

Tiens encore un Agatha Christie ! Ça faisait tout de même quelques mois que je n'en avais pas lu !

* L'histoire :
A St Mary Mead, charmant petit village où vit Miss Marple, les temps ont bien changé : d'affreuses maisons toutes neuves poussent comme des champignons et même un supermarché vient d'être bâti ! Notre détective amateur passionnée de tricot vieillit et elle ne supporte pas trop tous ces changements. Surtout, elle déteste la présence de son aide ménagère qui, au lieu de lui rendre la vie plus facile, l'étouffe à la traiter comme une petite vieille fragile. La grande et riche demeure victorienne du village vient d'être rachetée par une actrice américaine, Marina Gregg, et son quatrième époux, le producteur de son dernier film. Elle ne tarit pas d'éloge sur sa nouvelle vie à la campagne et organise une grande fête en l'honneur de l'association de charité locale. Sont conviées l'ancienne propriétaire des lieux, amie de Miss Marple, et, entre autres personnalités plus ou moins importantes, Mrs Babcock, la trésorière de l'association, fan de l'actrice. Lors de la réception, Mrs Babcock renverse par mégarde son verre. En bonne hôte, Marina Gregg lui offre alors le sien. Après avoir bu une gorgée de cocktail, Mrs Babcock s'effondre soudain, morte !

* Mon avis :
Bien que j'ai été ravie de retrouver Miss Marple, personnage que je trouve très sympathique, j'ai été déçue de la trame de cette énigme. D'une part, on voit très peu notre petite vieille, l'essentiel de l'enquête étant menée par deux policiers que je n'ai pas su distinguer l'un de l'autre tant ils m'indifféraient. Pourtant, c'est bien Miss Marple qui va résoudre le crime, bien au chaud dans son fauteuil... Si la fin reste très surprenante, les pistes suivies pendant l'enquête sont nombreuses et banales. Toute cette histoire est peu crédible à mon goût, contrairement à la plupart des romans d'Agatha Christie.

jeudi 27 décembre 2012

Arnaldur Indridason - Hiver Arctique - 2005

Retrouvez mes avis sur les autres romans de l'auteur islandais Arnaldur Indridason :

* L'histoire :
Dans la banlieue de Reykjavík, le corps d'un petit garçon est retrouvé poignardé devant son immeuble en fin d'après-midi. En cette période de nuits polaires terriblement longues, il fait un froid glacial et la neige et le vent rendent encore plus tragique cette scène de crime abominable. La soirée avance et son frère aîné ne rentre toujours pas... Il est très probablement en danger lui aussi. Ces enfants thaïlandais sont-ils victimes d'un crime raciste ? Erlendur et ses acolytes mènent l'enquête à l'école, auprès des voisins. La mère du petit garçon n'est pas très coopérative car elle est effrayée et bouleversée par ce qu'elle vit, et elle ne parle pas Islandais. Malgré l'interprète, ce fait va complexifier l'enquête.

* Mon avis :
J'ai retrouvé dans cette histoire les éléments qui font que j'aime beaucoup Indridason : réalisme, rythme lent mais efficace, personnages travaillés, tant dans les policiers que dans les personnages liés à l'enquête, fin bien menée et surprenante sans être tirée par les cheveux. L'histoire m'a un peu séduite que La voix mais ce polar reste malgré tout un livre que je conseille sans hésiter pour les fans du genre !

mercredi 26 décembre 2012

Arnaldur Indridason - La voix - 2002

* Comment j'ai découvert ce livre :
Nouveau polar islandais prêté par ma collègue après Le dresseur d'insecte d'Arni Thorarinsson. Je me faisais une joie de relire du Indridason depuis Hypothermie
* L'histoire :
A l'approche des fêtes de Noël, le deuxième plus grand hôtel de Reykjavík est une véritable fourmilière peuplée de touristes étrangers venus découvrir le pays du froid. Tout le personnel est donc extrêmement occupé. Des femmes de chambre au cuisinier en passant par les réceptionnistes, tous doivent faire face au boom de la saison. Un arbre de Noël est organisé pour les enfants du personnel et des touristes. C'est le portier qui doit se charger, comme tous les ans, de vêtir le costume du Père Noël et de distribuer des jouets au enfants. Celui-ci n'arrivant pas alors que la fête doit bientôt commencer, une femme de chambre est chargée d'aller le chercher dans le petit réduit du sous-sol où il vit depuis plus de vingt ans. Lorsqu'elle ouvre la porte, le Père Noël baigne dans son sang, poignardé. Erlendur et son équipe vont se charger de l'enquête.
* Mon avis :
Encore meilleur qu'Hypothermie ! A la lecture du résumé, je n'étais pas spécialement emballée mais dès qu'Erlendur commence à creuser le passé de la victime (qui permet d'ailleurs de comprendre le titre du livre), j'ai été envahie par l'histoire et par le destin très triste de ce portier d'hôtel assassiné. Le style de l'auteur est simple mais efficace. On tourne les pages de plus en plus vite tant l'enquête est prenante et surtout très réaliste (contrairement à certaines enquêtes des romans de Camilla Läckberg d'ailleurs). Le personnage d'Erlendur me plaît toujours autant. Son côté bourru, handicapé des relations humaines, et surtout son enfance que l'on découvre petit à petit me touchent beaucoup. J'aime aussi en apprendre plus sur les personnages d'Elinborg et de Sigrudur Oli, ses équipiers, même s'ils ne sont pas encore assez développés à mon goût. Vite ! Une autre enquête d'Erlendur !

lundi 24 décembre 2012

René Barjavel - La Nuit des Temps - 1968

Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
Nouvelle participation au club littéraire virtuel que je fréquente ! Les votes étaient serrés entre le récit de voyage (mon choix) et la science-fiction et c'est cette dernière qui l'a emportée. 

* L'histoire :
En Antarctique, une expédition scientifique française effectue des relevés de carottes glaciaires lorsque l'impensable se produit : ils découvrent des ondes émises par un étrange appareil situé sous des kilomètres de glace ! Avec l'appui de la communauté internationale, l'expédition commence à creuser. Que vont découvrir les savants et les techniciens venus du monde entier qui creusent la glace à la rencontre du mystère ?

* Mon avis :
J'appréhendais beaucoup le fait de lire un roman de SF, genre que je connaissais très très peu. En fait, je n'ai quasiment lu que des polars depuis toujours, cela ne fait pas très longtemps que je me diversifie... J'avais lu la trilogie des dieux de Werber mais bon, ça n'a rien à voir avec Barjavel ! J'avais très peur de ne pas accrocher à ce style littéraire. Pourtant c'est un genre que j'apprécie beaucoup dans les séries télé (je pense à Falling Skies notamment).

Lorsque j'ai emprunté Barjavel au CDI, ma collègue m'a de suite annoncé qu'elle pensait que j'allais aimer car ce roman fait voyager. Et elle n'avait pas tort sur ce point ! En outre, deux amis l'ont vu traîner chez moi avant que je ne le commence et m'ont annoncé qu'ils avaient adoré. Cela m'a donc rassuré et j'ai entamé la lecture de La nuit des temps plutôt sereinement, contrairement à ce que je pensais initialement !

On pourrait effectivement reprocher au livre son style simple. Pour ma part, cela m'a plu. Je suis dans une période où je suis très fatiguée par le travail et je ne me voyais pas avoir à trop réfléchir pour lire, d'autant plus que je ne lis que dans mon lit le soir ! Si c'est compliqué, je m'endors !

J'ai vécu de façon trépidante la découverte des restes de la civilisation en Antarctique. Cela m'a fait penser à la découverte de la porte des étoiles dans Stargate (pardon pour la comparaison mais j'ai adoré l'univers de Stargate !). J'étais de plus en plus impatiente et fébrile à l'idée de savoir quelles étaient les traces laissées par les anciens. Les descriptions nous permettent de bien imaginer l'avancée des recherches.

Difficile de donner  la suite de mon avis sans dévoiler l'intrigue, je vais essayer de faire pour le mieux ! Lorsqu'on apprend enfin ce qu'il y a sous la glace, l'histoire devient encore plus palpitante. J'ai été éblouie par le récit sur cette civilisation du passé. Il m'a permis de m'évader dans ce monde, a première vue idéal, mais finalement pas si parfait que cela. Ce qui est fou, c'est que j'en ai même rêvé ! J'ai été particulièrement touchée par les passages relatifs aux sentiments. A partir de ce récit, j'étais moins impliquée dans l'histoire des explorateurs en Antarctique : je voulais retourner à Gondawa !

Dans une mesure moindre, j'ai apprécié de retrouver en arrière-plan le contexte de Guerre Froide et sa critique.

Je n'ai pas été spécialement touchée par les personnages de l'expédition. Simon m'a laissée totalement indifférente. L'Américain m'a amusée mais sans plus.

Ce roman de Barjavel est donc une véritable découverte (et pourtant c'est un classique ! Mais j'ai des lacunes sur ce sujet !!), je suis ravie de l'avoir découvert. Notre CDI possède également Ravages mais la 4ème de couv' ne m'a pas trop emballée. Est-ce que vous me le conseillez ? Sinon, un autre titre de Barjavel ?

jeudi 29 novembre 2012

Lars Kepler - L'hypnotiseur - 2010

* Comment j'ai découvert ce livre :
C'est ma sœur qui me l'a prêté. D'ailleurs ça serait sympa qu'elle nous dise en commentaire comment elle a découvert ce livre.

* L'histoire :
A Stockholm, l'inspecteur Linna est confronté à une affaire terrible : une famille entière a été massacrée. Le fils aîné, miraculeusement rescapé, est en sale état. Lui seul peut donner des indications à la police sur l'assassin mais il est dans l'incapacité de s'exprimer. L'inspecteur Linna décide alors de faire appel à un psychiatre renommé, Erik Maria Barks, spécialiste de l'hypnose, pour le faire parler. Il ne pratique plus cette technique depuis une dizaine d'années, suite à une séance qui a mal tourné. Sous la pression de Linna, il va accepter d'hypnotiser le jeune garçon, déclenchant alors un engrenage de drames qui vont le toucher personnellement. 

* Mon avis:
Dès les premières pages du livre, j'ai de suite été embarquée dans cette affaire sanglante. Le récit de la scène de crime, particulièrement bien décrit, m'a fait frissonner d'angoisse... L'histoire démarre sur des chapeaux de roues ! Mais, très vite, tout retombe. Le rythme trépidant des cent premières pages laisse place à une longue histoire, qui, d'apparence, n'a rien à voir avec le massacre du début. Nous suivons tour à tour le drame personnel vécu par Erik et sa femme, puis un flashback d'une cinquantaine de pages nous plonge dans ses séances d'hypnose datant de dix ans auparavant.  J'ai été quelque peu déroutée par ces ruptures de rythme et par l'absence de lien explicite entre les trois histoires. Je me doutais bien qu'à un moment donné ces histoires allaient converger mais je trouve que le style est bancal. On a réellement le sentiment de commencer un polar rythmé, de le poser dans un coin en plein milieu de la lecture pour lire une histoire bien plus lente (oserai-je dire "A la Derrick ?"), qu'on pose à son tour pour entrer dans un livre sur la psychologie. Chaque trame en soit n'est pas inintéressante, bien au contraire, mais il y a de réelles maladresses dans le "montage", pour reprendre une expression empruntée au cinéma. J'ose avancer une explication à cela : le livre est écrit à deux mains par un couple d'écrivains et je pense que l'exercice n'est pas fait pour eux. Il est indéniable qu'ils ont chacun un réel talent d'imagination et qu'ils sont de bons auteurs de polars mais à deux, ça ne colle pas. Après, pour confirmer ma thèse, je devrai lire leurs livres personnels mais j'avoue que je n'en ai pas envie. Voila, je suis très partagée, un peu comme si j'avais mangé un bon gâteau mais en ayant en tête une meilleure version de la recette... Je ressors frustrée de cette lecture et c'est bien dommage !

samedi 10 novembre 2012

S.J. Watson - Avant d'aller dormir - 2011

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
Je l'ai offert à ma mère à Noël dernier. Je l'ai choisi un peu au hasard dans les rayons de la Fnac car je ne le connaissais pas du tout. Les raisons qui m'ont poussée à le prendre sont tout d'abord la maison d'édition, Sonatine, que j'ai découvert avec la Compagnie des menteurs et dont on m'a dit beaucoup de bien. Le titre m'a plu également, et bien sûr la quatrième de couverture. C'était un pari un peu risqué de choisir un livre sur un étal, sans conseil ! C'est d'ailleurs très rare quand ça m'arrive, mais la dernière fois, j'avais fait mouche avec le bouleversant De la part de la princesse morte... Ce livre-là n'est pas aussi marquant mais c'était un bon choix également !

* L'histoire :
Christine souffre d'un cas très rare d'amnésie. Tous les matins, elle se réveille en croyant être une jeune femme de 20 ans. Sauf qu'en réalité, elle a 47 ans ! Chaque réveil est donc un éternel recommencement angoissant : elle découvre avec surprise son mari dormant à côté d'elle et surtout elle doit affronter le miroir. Tous les matins, son mari doit la rassurer, lui raconter qui elle est, comment elle a perdu la mémoire, quels sont leurs souvenirs communs... Cette vie est un véritable calvaire pour Christine. Une lueur d'espoir apparaît quand un jeune médecin se propose de l'aider. Sa technique est simple : il lui demande de tenir un journal intime, dans lequel elle va compiler ses journées et ses rares souvenirs avant que la nuit ne les efface. Elle décide de ne pas en parler à Ben, son mari. Jour après jour, Christine va faire de réels progrès. Mais la lecture quotidienne de son journal et les explications de Ben vont faire apparaître des incohérences de plus en plus suspectes. En effet, son mari ne lui apporte pas toujours les mêmes informations lorsqu'il lui raconte son passé... Christine plonge alors dans un doute qui va vite laisser place à l'angoisse.

* Mon avis :
Ohlala quel suspens !! J'ai lu ce livre d'une traite entre 21 heures et minuit (et il fait 410 pages) !! Je trépignais d'impatience à l'idée de découvrir les souvenirs de Christine puis de comprendre pourquoi Ben lui ment. L'histoire est donc envahissante, nous suivons avec beaucoup d'empathie l'évolution de Christine au quotidien. Ses angoisses mais aussi ses espoirs sont communicatifs. La lecture de son journal intime peut paraître répétitive mais elle est nécessaire pour s'imprégner de la vie de Christine qui redécouvre tous les matins qu'elle n'a plus 20 ans mais 47 ans. Ce livre est donc une excellente lecture de vacances !

jeudi 8 novembre 2012

Agatha Christie - Témoin à charge - 1924 à 1960

* Pourquoi j'ai eu envie de lire ce livre :
Cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas ouvert un Agatha Christie, l'auteur que j'ai le plus lu depuis le collège. Il m'en reste une dizaine avant d'avoir terminé tous ses livres. J'en ai donc pour quelques mois encore ! Cette fois-ci, je voulais un livre court pour le train, j'ai donc choisi ce petit recueil de nouvelles.

* L'histoire
- Témoin à charge (1924)
Un jeune homme désargenté est accusé du meurtre de la vieille dame qui s'était acoquinée de lui. Son avocat est persuadé qu'il est innocent et compte sur la femme du suspect pour le disculper. Mais celle-ci refuse !

- TSF (1927)
Une riche vieille dame vivant avec son neveu croit entendre la voix de son défunt mari à la radio. Il lui annonce qu'il va venir la chercher...

- Le mystère du vase bleu (1924)
Tous les matins, alors qu'il joue au golf, un jeune homme entend une femme crier "A l'assassin !". Mais personne d'autre que lui ne l'entend ! Il pense perdre la raison !

- Le mort avait les dents blanches (1941)
Un excentrique habitué d'un restaurant où déjeune Hercule Poirot est retrouvé mort chez lui, tombé dans l'escalier. Malgré le rapport du médecin, le célèbre détective est persuadé que cette mort est tout sauf accidentelle.

- Double pêché (1928)
Lors d'une journée en excursion sur la côte, Poirot est amené à résoudre l'énigme de la disparition d'antiquités.

- Trio à Rhôdes (1936)
Alors qu'il est vacances sur l'île grecque, Poirot s'amuse à observer le manège amoureux mené par une riche femme dévoreuse d'hommes. Mais un drame va se nouer.

- Le rêve (1936)
Un milliardaire fait appel à Hercule Poirot pour le questionner au sujet d'un rêve qu'il fait toutes les nuits et dans lequel il se voit en train de suicider. Quelques jours plus tard, on découvre le cadavre de cet homme exactement comme il l'avait décrit au détective. 

- Le mystère du bahut espagnol (1960)
Hercule Poirot est amené à résoudre la mort d'un homme retrouvé poignardé dans un buffet au lendemain d'une fête à laquelle il n'avait pu assister. Il s'avère que tout le monde avait dansé et s'était amusé alors que gisait tout près d'eux le cadavre de leur ami qu'ils pensaient appelé en Écosse.

* Mon avis :
Classique, mais efficace. Ces petites nouvelles parues initialement dans la presse sont un régal pour nos "petites cellules grises" pour reprendre la célèbre expression d'Hercule Poirot ! A lire quand on connaît déjà bien l'auteur.

Arni Thorarinsson - Le dresseur d'insectes - 2008

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
J'ai découvert la littérature islandaise il y a quelques mois avec l'excellent Hypothermie d'Arnaldur Indridason. J'avais trouvé ce livre tout aussi trépidant que les polars suédois dont je me régale habituellement. Cet été, lors des mes vacances en Islande, j'ai pu constater à quel point ce pays fourmille d'écrivains talentueux, malheureusement pas tous traduits en français. Alors que nous parlions polars nordiques avec une collègue en salle des profs, on s'est aperçu que nous avions l'une et l'autre plein de livres à se prêter ! C'est ainsi que je suis entrée en possession de tout plein de polars islandais !

* L'histoire :
A Akureyri, ville du Nord de l'Islande (que vous pouvez découvrir dans mon blog de voyage), a lieu tous les ans la fête des commerçants, vaste beuverie générale qui attire des jeunes de toute l'île. C'est dans ce contexte que débarque une équipe de tournage américaine, en repérage dans une vieille maison réputée hantée pour un film. Le journaliste Einar, protagoniste du roman, est chargé de couvrir ces évènements. Sans surprise, la fête a dégénéré et nombreux sont les jeunes à avoir subi comas éthyliques, agressions et même viols. Encore plus sordide, le cadavre d'une jeune femme est retrouvé assassiné dans la baignoire de la maison abandonnée "hantée". Einar, en bon limier, va tenter d'en savoir plus, grâce notamment à ses liens avec le commissaire Olafur. Son intérêt pour l'enquête va s'accroître lorsqu'une femme se faisant passer pour une médium entre en contact avec lui pour lui fournir des informations sur le meurtre. Cette femme, Victoria, alcoolique et sans domicile fixe, est-elle de bonne foi ? Einar décide tout de même de suivre la piste. Quand Victoria est à son tour retrouvée assassinée dans un centre de désintoxication, l'enquête va prendre une tournure majeure.

* Mon avis :
Quel dommage, ce livre avait l'air si bien ! Je me faisais une joie à l'idée de "retourner" en Islande grâce à cette lecture. J'ai été très déçue et je me dis que j'aurai mieux fait de lire une valeur sûre, à savoir l'un des nombreux Indridason que m'a prêté ma collègue. L'histoire est longue à démarrer. Il faut attendre plus de 100 pages pour voir - enfin - apparaître le cadavre. Et ce n'est pas pour autant que le rythme va s’accélérer, non ! Tout est lent, beaucoup de passages ennuyeux et inutiles. On se croirait devant un épisode de Derrick tant il ne se passe pas grand chose. Tout tourne autour d'Einar et je dois dire que mettre un journaliste en personnage principal n'a pas été un choix très judicieux puisqu'il n'est pas autant impliqué dans l'enquête que ce que l'auteur voudrait nous faire croire. Pour preuve : le dénouement final arrive comme un cheveu sur la soupe. En bonus, sachez que le titre du livre ne renvoie à rien d'explicite dans le livre ! Aucun rapport ! Comme quoi, tous les polars nordiques ne sont pas forcément bons...

mercredi 7 novembre 2012

Alice Kuipers - Ne t'inquiète pas pour moi - 2008

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
Ma collègue-copine-documentaliste me parlait depuis longtemps d'un petit livre qu'elle avait découvert, à l'écriture originale. Elle l'a donc commandé pour le CDI du collège ! Dès que mon autre collègue-copine l'a lu et m'a dit qu'il était bouleversant et qu'elle ne pouvait pas en décrocher avant de l'avoir fini, je l'ai emprunté à mon tour !

* L'histoire :
Toute l'originalité de ce livre réside dans sa construction. Il s'agit d'un dialogue entre une mère et sa fille adolescente, via post-its interposés collés sur le frigo. La maman est obstétricienne, la jeune fille a une vie bien remplie entre les amis et le baby sitting et elles ne font que se croiser au quotidien. Entre les listes de courses, les recommandations pour nettoyer la cage du lapin, les rendez-vous avec des amis, commence petit à petit un dialogue plus profond, et les petits messages désuets laissent la place à un véritable échange touchant à partir du moment où la maman commence à faire des examens médicaux qui vont lui révéler un cancer du sein. 

* Mon avis :
Il y a beaucoup de pudeur et d'émotion dans cette histoire. Si on est un peu dérouté au début par la lecture de ces petits post-its, on se prend vite au jeu, à imaginer le quotidien de cette mère et de sa fille. On ressent de manière palpable le passage de la futilité du quotidien routinier à la tragédie qu'est la maladie qui entre dans ce foyer. Les échanges deviennent plus profonds, et renvoient de plus en plus à des conversations ou à des moments passées entre la mère et sa fille. Elles se rapprochent, l'adolescente murit, tout en continuant à vivre sa vie de jeune, entre chagrins d'amour et lycée, tandis que la maman s'affaiblit. C'est l'histoire d'un combat et d'un amour inconditionnel. Je n'ai jamais été touchée dans mon entourage par la douleur de cette maladie, et pourtant j'y ai été sensibilisée grâce à ce livre, c'est toute la force de cette histoire, qui se destine autant aux malades, qu'à leurs enfants, qu'aux personnes saines.

mardi 6 novembre 2012

Jean-François Parot - L'homme au ventre de plomb - 2001

Deuxième opus des aventures de Nicolas Le Floch, après L'énigme des Blancs-Manteaux.

* L'histoire : 
Nicolas Le Floch a pris du galon depuis la résolution de l'énigme des Blancs-Manteaux. Il est en effet devenu commissaire, toujours sous les ordres de Sartine. Il va devoir résoudre le mystère qui entoure la mort du vicomte de Ruissec, retrouvé dans sa chambre fermée à clé. Ses parents sont des hauts courtisans : la comtesse de Ruissec est demoiselle d'honneur de Madame Adélaïde, fille de Louis XV. Le comte de Ruissec est persuadé que son fils s'est suicidé et l'affaire ne doit donc pas être ébruitée. Or, quand Nicolas et l'inspecteur Bourdeau découvrent le cadavre, tout laisse à penser qu'il s'agit d'un meurtre, ce que l'autopsie confirmera puisque le vicomte de Ruissec est mort suite à l'ingestion de plomb en fusion ! Comme dans L'énigme des Blancs-Manteaux, cette affaire va être mêlée à la grande histoire et plus précisément à un complot visant le roi en personne. Nicolas Le Floch va donc retourner à Versailles et rencontrer à plusieurs reprises la marquise de Pompadour.

* Mon avis :
J'ai mis du temps à lire L'homme au ventre de plomb, rentrée scolaire oblige. C'est dommage car j'ai parfois perdu un peu le fil de l'enquête et je n'étais pas dans le rythme des pérégrinations de Nicolas Le Floch. Pourtant, j'ai tout autant apprécié ce second tome que le premier. L'énigme est passionnante et toujours aussi habilement mêlée à la grande histoire. Ce livre m'a plu exactement pour les mêmes raisons que L'énigme des Blancs-Manteaux, je vous invite donc à relire ma chronique à son sujet ! J'ai hâte de lire la suite des aventures de Nicolas Le Floch !

samedi 27 octobre 2012

Haruki Murakami - Le passage de la nuit - 2004

* Comment j'ai découvert ce livre :
J'ai déjà parlé sur ce blog du forum de profs que je fréquente et du club littéraire virtuel qui y est organisé. Cette fois-ci, c'est suite à un swap sur le thème des sept pêchés capitaux que j'ai reçu ce livre. Un swap est une chaîne dont le principe est de s'envoyer des cadeaux entre les différents membres d'un forum. Chacun est libre de remplir son colis de divers cadeaux sur le thème donné. Un budget est prédéfini. Ma swappeuse a décidé de traiter le thème de la paresse et m'a notamment offert un cd, une crème pour le visage et plein d'autres petits cadeaux dont ce livre.

* L'histoire :
Le narrateur nous fait découvrir une nuit bien étrange dans la vie de deux sœurs japonaises. Vers minuit, Mari lit seule dans un bar lorsque vient à sa rencontre un jeune homme. Celui-ci connaît sa sœur et engage alors la conversation. Pendant ce temps, Eri, la sœur de Mari, dort d'un sommeil profond dans sa chambre. Tout à coup, sa télévision s'allume et un homme apparaît dans l'écran. Il semble regarder Eri dormir. Pendant cette nuit hors du commun, Mari rencontrera plusieurs personnages dans les rues de Tokyo : une gérante d'un "love hôtel", une prostituée chinoise... tandis que sa sœur, toujours endormie, va vivre une expérience irréelle.

* Mon avis :
Je suis très dubitative face à cette histoire. Je me demande même si je l'ai bien comprise car je ne vois pas trop où l'auteur veut en venir. Bien sûr, j'ai bien saisi que ce livre est censé susciter des interrogations, mais sur quel thème ?!! J'ai donc trouvé le livre long et plat... Je me suis même ennuyée. Le style de l'auteur est intéressant dans le sens où il décrit les scènes à la manière d'un cinéaste omniscient mais là non plus je n'ai pas trop accroché. En somme, ce livre devait être top intello pour moi !!

jeudi 13 septembre 2012

David Foenkinos - La Délicatesse - 2009

* L'histoire : 
Nathalie et François filent le parfait amour depuis plusieurs années maintenant. Leur histoire s'épanouit de jour en jour et ils sont très heureux. Mais un matin, tout bascule. François et renversé par une voiture. Nathalie va devoir faire face au terrible quotidien qu'est celui d'une jeune veuve et va se réfugier dans le travail. Cadre dans une importante entreprise suédoise, son poste à responsabilité lui permet de survivre après cette dure épreuve personnelle. C'est encore une jeune et belle femme et son patron n'est pas insensible à son charme et la drague de façon pathétique. Par hasard, Nathalie se surprend à embrasser l'un de ses subordonnés, Markus, jeune suédois au physique peu avenant. Lui s'accroche, elle tente de le fuir mais il se lance à sa conquête...

* Mon avis :
Malgré mon ennui profond ressenti à la lecture d'En cas de bonheur du même auteur, j'ai retenté ma chance avec ce best-seller primé et encensé par la critique. On me la prêté, je ne me voyais pas ne pas le lire ! Je l'ai donc glissé dans ma valise pour le trajet Toulouse-Paris de cet été (après Stephen King à l'aller et les Misérables pendant mon séjour, on peut dire que je fais le grand écart entre les styles littéraires !). Si j'ai beaucoup plus apprécié la lecture de cet ouvrage que du précédent, on ne peut pas dire que j'en garderai un souvenir transcendant. Je n'en veux pas à l'auteur, dont le style est ici bien meilleur et l'histoire très touchante, c'est juste que les histoires d'amour, c'est pas mon truc ! Par contre, pour celles et ceux qui apprécient le genre, je ne peux que les inviter à le lire. L'histoire est très belle et particulièrement bien amenée. La façon dont Nathalie revient doucement à une vie sentimentale après le décès de son mari et surtout le personnage de Markus qui tente de séduire sa belle mettent en valeur à merveille le titre du livre, la délicatesse.

samedi 1 septembre 2012

Victor Hugo - Les Misérables - 1862

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
Toujours dans ma démarche de découverte ou redécouverte des auteurs classiques, j'ai une fois de plus profité des livres offerts par les éditeurs à mes collègues de français. Ne voulant pas passer tout l'été sur les 1500 pages répartis en cinq tomes qui composent Les Misérables, j'ai opté pour la version abrégée, qui se lit en quelques jours.
* L'histoire :
On peut difficilement trouver une histoire plus célèbre que celle de Jean Valjean, ancien bagnard, qui refait sa vie du côté des justes. Il rencontre Fantine, une jeune femme mourante qui vit dans une misère inimaginable. Elle lui apprend qu'elle a une petite fille Cosette, qui vit chez un couple d'aubergistes qu'elle ne peut plus payer, les Thénardier. A la mort de Fantine, Jean Valjean va retrouver Cosette et lui offrir une vie digne mais il est traqué par l'inspecteur Javert qui veut faire payer ses crimes à l'ancien forçat échappé du bagne. Jean Valjean et Cosette vont donc devoir changer régulièrement d'identité et vivre cachés. Malgré cela, Cosette va vivre ses premiers émois avec le jeune Marius. Tout cet univers va être bouleversé par la révolution de 1830 à laquelle vont prendre part les personnages du roman. La version abrégée n'a heureusement pas omis la célèbre scène des barricades où le jeune Gavroche va acquérir son statut de symbole.

* Mon avis :
Les Misérables, ce sont Fantine, Cosette, les Thénardier, Gavroche, Jean Valjean dans sa jeunesse... Tous ceux qui vivent dans un dénuement complet. Le XIXe siècle est terrible pour cela et on s'aperçoit bien que si la Révolution de 1789 a aboli les privilèges, l'ordre social arrive toujours à se recréer une hiérarchie. Victor Hugo dénonce la misère et rend hommage et ces pauvres gens qui survivent plus qu'ils ne vivent. Si je connaissais les grandes lignes de l'histoire, notamment le début du roman et la scène des barricades, je ne savais pas du tout ce qui arrivait à Cosette et à Jean Valjeau à partir du moment où il la prend sous son aile et je suis ravie d'avoir comblé cette faille de ma culture littéraire. Je recommande vivement la lecture de cette version. Si les longues descriptions ont été éclaircies, la plume de Victor Hugo n'a pas été dénaturée. Prenons pour exemple les effets d'accumulation ou la métaphore de Cosette prise dans une toile d'araignée : 
"Cosette montait, descendait, lavait, brossait, frottait, balayait, courait, trimait, haletait, remuait des choses lourdes, et, toute chétive, faisait les grosses besogne. Nulle pitié ! une maîtresse farouche, un maître venimeux. La gargote Thénardier était comme une toile où Cosette était prise et tremblait."
Comme pour toutes les éditions scolaires, j'ai apprécié le petit carnet de fin qui propose une étude de l'oeuvre à travers des questionnaires et des dossiers complémentaires sur l'époque et les thèmes abordés. De quoi, une fois encore, parfaire ma culture ! Les Misérables ont été une lecture à la fois plaisante et instructive !

mardi 28 août 2012

Stephen King - Marche ou crève - 1979

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
Ce livre m'a été prêté par un ami avec qui nous marchons souvent. Je vous laisse deviner pourquoi j'ai eu envie de le lire !
* L'histoire :
Aux États-Unis a lieu tous les ans la Longue Marche, épreuve sportive qui passionne les foules et à laquelle tous les jeunes veulent participer. Pourtant les règles sont totalement démentes. Sur les cent concurrents au départ, un seul atteindra l'arrivée. Tous marchent jusqu'à l'épuisement. Lorsqu'ils s'arrêtent ou ralentissent la cadence ils reçoivent un avertissement. Au troisième avertissement, une balle dans la tête. Nous suivons le jeune Garaty sur des centaines de kilomètres. Sur la route, il va se lier d'amitié avec d'autres marcheurs tout juste sortis de l'adolescence comme lui. On découvre leurs motivations, leur état d'esprit au fur et à mesure que le groupe se fait décimer. La faim, la soif, la chaleur, l'épuisement physique sont omniprésents et les difficultés de chaque sportif sont bien sûr renforcées par la terreur de se faire tuer par l'un des soldats qui longent le sinistre convoi de marcheurs. Surtout, les jeunes doivent faire face aux milliers de spectateurs qui sont postés tout le long du trajet. Tous veulent assister à la mort d'un marcheur et leurs encouragements mêlés de fascination morbide exerce une pression terrible sur les jeunes garçons.

* Mon avis :
Quel suspens !! J'avais du mal à décrocher du livre tant j'étais prise dans la Longue Marche ! Heureusement que je l'ai lu pendant les 7 heures de train qui m'ont emmenée vers Toulouse ! Tout comme la foule au bord des routes on est complètement fascinés par cette épreuve physique qui dépasse l'entendement. Dès les premiers kilomètres, j'étais curieuse de savoir qui allait mourir et au fur et à mesure des chapitres, lorsqu'on en sait plus sur les personnages, on se surprend à tressaillir avec eux à chaque avertissement. J'ai été touchée par les personnages et leurs différents parcours qui les ont poussé à concourir sans oublier la détresse des familles et petites amies. Quand les marcheurs croisent leurs mères sur le bord de la route, on ressent la terreur de ces dernières. J'ai été très impatiente à l'idée de voir qui allait gagner la course et j'ai ressenti la même interrogation que l'on retrouve en quatrième de couverture : "Les participants continuent de courir en piétinant des corps morts, continuent de respirer malgré l'odeur des cadavres, continuent de vouloir gagner en dépit de tout. Mais pour quelle victoire ?"
Je n'avais lu de Stephen King que La Ligne Verte et après Marche ou Crève, je pense que je vais me tourner plus souvent vers ce célébrissime auteur !

lundi 27 août 2012

Jim Fergus - Marie Blanche - 2011

* L'histoire : Jim Fergus s'est largement inspiré de son histoire personnelle pour écrire cette grande fresque familiale. Marie-Blanche est le prénom de sa mère. Pour comprendre les raisons qui l'ont poussée à l'alcoolisme puis au suicide en 1966, il faut remonter au début du XXème siècle, dans l'enfance de sa grand-mère, Renée. L'auteur va ainsi alterner deux récits contant l'histoire singulière de ces deux femmes, héritières d'une vieille famille aristocratique française. Renée vit une enfance quelque peu originale, entre un père qui souhaite vivre dans la tradition de ses ancêtres, à savoir sans travailler et profiter de la chasse, des chevaux et de ses multiples maîtresses, et une mère qui se désintéresse totalement d'elle. Renée est éduquée par les domestiques et gouvernantes et très tôt son caractère déterminé s'affirme : ce qu'elle veut, elle l'aura, y compris son oncle dont elle est passionnément amoureuse. Renée va voyager de l’Égypte aux États-Unis et sa vie, mondaine et luxueuse, est assez romanesque. Quant à sa fille, Marie-Blanche, son destin est tout autre. Ses rapports avec sa mère ont conditionné l'adulte qu'elle va devenir et la perte de son premier enfant va la plonger dans des abimes sans fond. Élevée dans un pensionnat anglais, elle refuse la vie mondaine que tente de lui imposer sa mère et rêve de devenir actrice. Son mariage avec un joueur de polo sans le sou va cristalliser les tensions entre Renée et elle.

* Mon avis : J'ai dévoré ce livre qui est superbement bien écrit. Jim Fergus est doué ! L'histoire est dérangeante. Le personnage de Renée, omniprésent, nous montre un être humain fascinant par son côté décidé et sûr de lui. Sa vie d'adolescente puis de femme prend des tournures que je qualifierai de glauque, entre l'inceste assumé avec son oncle et son attitude vis à vis de son premier mari. Ses relations avec les hommes sont malsaines mais elle en éprouve une fierté telle qu'on ne peut que s'interroger sur la genèse d'un tel caractère : Renée est victime de son enfance au sein d'une famille aux mœurs débridées. Comment peut-elle alors élever sa fille Marie-Blanche dans un univers stable ? Cette dernière, dont la détresse et la fragilité touchent, n'a aucune prise avec son quotidien et est totalement désemparée. 
Savoir que cette histoire est vraie m'a déstabilisée. Je me suis amusée à rechercher des photos des châteaux où ont vécu les protagonistes, j'ai lu des interviews de l'auteur... Jim Fergus s'est d'ailleurs lui-même mis en scène au début du roman. Il raconte une visite à sa grand-mère Renée âgée de 96 ans qui sera le point de départ de son histoire. Les autres personnages sont très bien dépeints : les parents, les gouvernantes et surtout l'ignoble oncle Gabriel, qui est tout simplement écœurant. J'ai apprécié la présence en arrière-plan du contexte historique, notamment toute la période liée à la Première Guerre mondiale. Pour terminer cet avis quelque peu décousu, je conseille vivement ce livre mais n'ayez pas peur d'être choqué !

samedi 18 août 2012

Bertina Henrich - La Joueuse d'échecs - 2005

* L'histoire :
Eleni est femme de chambre dans un hôtel situé sur l'île de Naxos. Elle a la quarantaine, un physique banal et une vie tout aussi routinière. Ses seuls loisirs sont ses rencontres régulières avec sa vieille amie d'école. Un matin, alors qu'elle nettoie la chambre d'un couple de touristes parisiens, elle se laisse à rêvasser : elle ouvre la bouteille de parfum du monsieur pour s’enivrer de l'odeur, admire la jolie nuisette de sa femme, et imagine la vie parisienne qui l'a toujours attirée en secret. Dans un coin de la pièce, un magnifique jeu d'échecs est posé, une partie entamée. Mais par mégarde Eleni fait tomber une pièce, qu'elle ne sait où reposer. Fascinée par l'objet, elle ne peut s'empêcher d'envier ces femmes qui jouent aux échecs avec leurs maris et décide d'entreprendre quelque chose de fou : offrir un jeu d'échecs à son mari. Mais comment rester discrète dans un petit village où tout le monde s'épie ? Eleni va demander à son ancien instituteur de l'aider. Le soir de son anniversaire, Panis se trouve très dubitatif face à ce cadeau qu'il va vite oublier. Ce ne sera pas le cas d'Eleni qui va commencer à jouer, d'abord seule, grâce à la méthode de son jeu électronique, puis avec son vieil instituteur. Mais garder un secret aussi gros que celui-ci dans l'île de Naxos va se révéler très difficile et Eleni va se retrouver confronter à une société qui n'aime pas trop que les femmes s'émancipent ainsi de leur rôle...
* Mon avis :
Le thème abordé dans ce petit livre, l'émancipation des femmes à travers le jeu d'échec, est intéressant. Les personnages, peu nombreux, sont décrits de façon très sommaire, et l'histoire comporte peu de péripéties. Cela rend la lecture très fluide et très rapide sans être pour autant dérangeant. J'ai bien apprécié cette lecture, que je recommande !

lundi 13 août 2012

Jean-François Parot - L'énigme des Blancs-Manteaux- 2000

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
Il s'agit de ma deuxième participation au club littéraire virtuel du forum d'enseignants que je fréquente, après La double vie d'Anna Song, il y a quelques mois. D'autres livres ont été proposés entre temps mais, prise par la préparation des cours et par une pile à lire assez conséquente, j'ai renoncé à y participer. Je suis ravie de retrouver cet échange très sympathique !

* L'histoire :
En 1761, sous le règne de Louis XV, le jeune Breton Nicolas Le Floch part faire carrière à Paris. Enfant trouvé élevé par un chanoine, il a été éduqué chez les Jésuites et a acquis les pratiques des gentilshommes humanistes grâce à son parrain, le marquis de Ranreuil, qui fait preuve d'une grande affection à l'égard du jeune garçon. C'est grâce à la recommandation de ce dernier qu'il entre au service de M. de Sartine, lieutenant général de police de Paris. Logé chez le commissaire Lardin, Nicolas va apprendre le métier de policier à ses côtés et lors de la fréquentation des cours particuliers de droit d'un ancien magistrat, M. Noblecourt. Nicolas est un jour convoqué chez M. de Sartine qui lui annonce que le commissaire Lardin a disparu et qu'il le charge de l'enquête. Cette affaire va se révéler bien plus complexe que prévu et va être liée au contexte politique de l'époque puisque le roi et la marquise de Pompadour sont touchés de près par la disparition du commissaire. Épaulé par l'inspecteur Bourdeau, Nicolas va mettre tout en œuvre pour résoudre cette énigme !

* Mon avis :
Quelle agréable découverte ! Beaucoup de choses m'ont plu dans ce livre. L'histoire en elle-même est intéressante, bien ficelée, même si la résolution de l'enquête ne révèle pas de surprise majeure. Le passage où Nicolas Le Floch relate son enquête en présence de tous les suspects rappelle les romans d'Agatha Christie, petit clin d’œil de l'auteur sympathique ! Par contre, j'aurai apprécié que l'intrigue politique concernant le roi et la marquise de Pompadour aie une place plus importante au sein de l'énigme. Certains passages m'ont particulièrement captivée, notamment le récit de Bricart, l'ancien soldat, lorsqu'il est interrogé par Nicolas. La terrible épreuve du quotidien en temps de guerre et le tragique de sa vie d'estropié sans aucune ressource sont décrits avec beaucoup de réalisme de même que les épreuves de torture racontées par le bourreau ou encore les description de la salle du Châtelet où sont entreposés les cadavres. Les personnages sont bien creusés et j'ai été amusée par le fait que Parot mêle la grande histoire à son récit. Nicolas est un protagoniste sympathique, on prend plaisir à suivre son enquête et son évolution personnelle. La plongée dans le Paris de la deuxième moitié du XVIIIème siècle est également un élément que je retiendrai. Parot fait revivre la frénésie de la capitale d'une manière une fois encore très réaliste et on ne serait presque pas étonné de sentir les odeurs ou encore le froid de l'hiver au fil de la lecture ! Tous les petits métiers (celui de Tirepot notamment qui a pour fonction de trimbaler un seau afin que les passants, qu'il cache avec sa cape, fassent leurs besoins dans la rue !), les détails sur les auberges, sur les rues, l'intérieur des demeures... rendent l'époque palpable. Tout cela grâce au style de Jean-François Parot, plaisant à lire, sophistiqué sans être complexe, et fourmillant de détails. Mention spéciale aux notes en fin d'ouvrage qui m'ont permis d'apprendre beaucoup de choses sur le XVIIIème siècle (expressions populaires, coutumes de l'époque, mentions sur des personnages réels ou bibliographiques... etc). Et enfin le bonus : il y a une suite ! Jean-François Parot a déjà écrit dix livres (en incluant celui-ci) relatant les aventures de Nicolas Le Floch, chouette ! Et il y a même une adaptation télévisée diffusée sur France 2 que je vais m'empresser de rechercher !

samedi 11 août 2012

Mons Kallentoft - Automne/Printemps - 2012

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
J'ai bien aimé les deux premiers tomes de la série et comme ma mère venait de recevoir la suite, je me suis empressée de la lire afin de lui laisser !
* L'histoire : 
Il s'agit d'une version compilée des deux derniers romans de Mons Kallentoft mettant en scène l'inspectrice Malin Fors et son équipe du commissariat de Linköping, petite ville universitaire du centre de la Suède.
Automne
Le cadavre d'un riche avocat est retrouvé dans les douves du château qu'il vient d'acheter. Malin et son équipe sont chargés de l'enquête. Les pistes sont multiples entre les membres de la famille de vieille noblesse qui a été contrainte à vendre le château, les anciens contacts de cet avocat parvenu et détesté dans le monde des affaires, à moins qu'il ne faille remonter dans la jeunesse de cet homme. Malin mène l'enquête alors que sa vie personnelle est très troublée par son alcoolisme de plus en plus préoccupant.

Printemps
Une bombe vient d'exploser en plein centre-ville de Linköping, devant une banque, tuant sur le coup deux fillettes. L'attentat terroriste semble évident pour tous et la police enquête du côté des pistes habituelles : islamisme radical, ennemis du capitalisme... Mais peu à peu l'affaire va prendre une autre tournure : et si tout cela n'avait-il pas été manigancé uniquement pour tuer les deux fillettes ? Qui pourrait avoir l'esprit aussi dérangé pour commettre cet atroce crime ? Malin, en meilleure forme que dans Automne, va découvrir une fois de plus de lourds secrets, tant dans le cadre de son enquête, que dans celui de sa propre famille.

* Mon avis :
Un peu ennuyée par Automne, j'ai été tenue en haleine par l'affaire de Printemps, particulièrement bien ficelée et douloureuse. Cependant, je ne garderai pas un souvenir mémorable de cette série du fait de la personnalité de l'héroïne, Malin, qui ne me séduit pas plus que cela. Pourtant, Mons Kallentoft a un réel talent dans le déroulé de ses intrigues. Les saisons sont toujours aussi bien décrites. Une fois encore, j'ai trouvé superflu l'idée de "faire parler" les morts régulièrement au fil des chapitres. Je maintiens donc mon avis sur cette série : de bons polars pour les vacances !

vendredi 20 juillet 2012

Mons Kallentoft - Hiver/Eté - 2007 et 2008

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
J'avais envie d'un polar de meilleure qualité que celui que je venais de lire. J'ai décidé de faire confiance à un auteur suédois que je ne connaissais pas mais qui m'avait l'air plutôt apprécié sur les blogs littéraires. Ma mère possédait déjà le livre (comme souvent me direz-vous). 

* L'histoire : 
Il s'agit d'une version compilée des deux premiers romans de Mons Kallentoft mettant en scène l'inspectrice Malin Fors et son équipe du commissariat de Linköping, petite ville universitaire du centre de la Suède.
Hiver
Nous découvrons donc cette nouvelle enquêtrice dans le froid glacial de la Scandinavie. La police de Linköping est appelée par un agriculteur qui vient de découvrir un pendu dans son champ. La police scientifique s'aperçoit rapidement qu'il s'agit d'un crime. Reste à identifier le corps et surtout à savoir qui en est le meurtrier et quel est le mobile ! Petit à petit, de nombreux suspects vont émerger dans l'affaire, rendant l'enquête difficile : cette mort ne serait-elle pas liée aux cultes rituels vikings, qui ont encore quelques adeptes marginaux en Suède ? Ou bien cette piste est-elle trop tirée par les cheveux ?
Été 
Quelques mois ont passé depuis l'élucidation du meurtre de "Bengt le Ballon". Il règne une chaleur étouffante à Linköping. Alors que la fille de Malin, Tove, est partie à Bali avec son père, des incendies ravagent l'Östergotland. Un matin, la police reçoit un appel anonyme. Une jeune fille se trouverait nue, visiblement choquée, dans un parc. Les enquêteurs s'aperçoivent qu'elle a été victime d'un viol, mais, en état de choc, elle n'a aucun souvenir de son agression. Quelques jours plus tard, une autre jeune fille est portée disparue. La police fait le lien entre les deux affaires et doit faire vite : ce prédateur sexuel a tout l'air de vouloir recommencer.

* Mon avis :
Il m'a fallu quelques chapitres pour bien entrer dans l'histoire d'Hiver. Je ne suivais pas avec palpitation le rythme de l'enquête. Ce n'est pas une histoire à péripéties, l'essentiel de l'investigation étant consacrée à la recherche de suspects et à l'interrogation de ces derniers. Puis, m'étant faite au rythme plutôt lent (chacune des enquêtes dure moins d'une semaine, pourtant on a l'impression qu'elles durent bien plus longtemps !), j'ai apprécié la narration du cheminement intellectuel menant Malin et ses collègues à la résolution des crimes. Si la description de l'hiver n'est pas aussi réussie que dans Hypothermie d'Indridason, on n'en ressent pas moins le froid glacial présent en Suède à cette époque. L'été est bien mieux décrit, on a le sentiment d'étouffer avec les personnages ! J'ai été beaucoup plus touchée et intriguée par l'énigme d’Été. Les deux enquêtes sont assez dures mais la seconde plus troublante. Pour une fois, il n'est pas question d'un enquêteur qui semble travailler seul. Mons Kallentoft met en lumière le travail de toute une équipe, et non pas seulement celui de Malin, qui reste bien sûr le personnage principal. Ainsi, on apprend des détails sur la vie familiale et le caractère de chacun des collègues de Malin. Quant au personnage principal, j'ai mis du temps avant de la trouver sympathique. Professionnellement, j'ai trouvé le personnage intéressant mais son attitude dans sa vie privée m'a déplu, j'avais envie de la secouer un peu !! Seul petit bémol à ces deux histoires : l'auteur a pris le parti de faire parler régulièrement les morts, en italique. Cela n'apporte strictement rien à l'histoire (ils ne font que constater leur mort, encourager Malin et commenter l'enquête), de même que les petits chapitres qui reviennent régulièrement sur l'état d'esprit du tueur, puisqu'on ne sait pas qui c'est et que les propos sont très obscurs (du style : "Ne me frappez pas. Vous entendez ? [...] Et d'où est venue l'odeur des pommes, la première fois ?"). Pour conclure, je dirai que ces polars sont parfaits pour l'été, surtout si vous aimez les romans de type Camilla Läckberg !

mardi 17 juillet 2012

Saskia Noort - Retour vers la côte - 2007

* Comment j'ai découvert ce livre :
Ce thriller hollandais m'a été prêté par ma maman.
* Pourquoi j'ai eu envie de le lire : 
Après deux histoires particulièrement intenses (cf mes dernières chroniques), j'avais besoin de ce que j'appelle "un livre de transition", à savoir un roman facile d'abord et se lisant vite.
* L'histoire :
Ce gros livre regroupe en fait les trois premiers romans de Saskia Noort. Ils sont tous écrits sur le même modèle : le narrateur est une femme qui va vivre un épisode d'angoisse qui va tourner au tragique.
Retour vers la côte
Maria traverse un période douloureuse. Mère de deux enfants, elle n'est plus très à l'aise avec son compagnon, musicien dans le groupe de musique dans lequel elle chante. Elle n'habite d'ailleurs plus avec. Lorsqu'elle tombe accidentellement enceinte, elle décide de se faire avorter. Quelques jours plus tard, elle commence à recevoir des menaces, accompagnées d'horribles photos de fœtus. Ces courriers s'intensifiant, elle décide de se réfugier chez sa sœur, dans la maison familiale. Là, elle va replonger dans ses souvenirs d'enfance qui ne sont pas sans lien avec les menaces qu'elle subit.

Petits meurtres entre voisins
Après avoir vécu leurs premières années de couple dans un appartement d'Amsterdam, Karen et Michel décident d'aller vivre à la campagne. S'ils se retrouvent un peu isolés au début, les visites de leurs amis citadins étant de plus en plus rares, ils font peu à peu connaissance de leurs voisins huppés et mettent en place ce qu'ils nomment "le cercle des dîneurs". Mais lorsque l'un de leurs nouveaux amis décède dans l'incendie de sa maison, l'insouciance s'envole et laisse place à la jalousie et aux rancœurs.

D'excellents voisins
Peter et Eva s'installent dans la maison qu'ils viennent de faire construire dans un quartier pavillonnaire tout neuf, situé sur un polder. Mais la joie n'est pas au rendez-vous : ils viennent de perdre leur bébé, qu'ils ont eu tant de peine à avoir. Eva est en dépression sévère et Peter totalement désemparé. C'est dans ce contexte qu'ils rencontrent leurs voisins, Rebecca et Steef, parents d'un petit garçon. Ils sont beaux, sympathiques, épanouis... Et ils vont tout faire pour aider Peter et Eva mais cela aura des conséquences tragiques.

* Mon avis :
Ma mère m'avait prévenu : "ce n'est pas de la grande littérature mais ça distrait !" Si elle a bien apprécié les deux premièrs romans ce n'est pas du tout mon cas. J'ai trouvé les héroïnes fades et leur histoire m'importait peu. La trame de Retour vers la côte était pourtant plutôt intéressante... J'ai un tout petit peu plus accroché à Petits meurtres entre voisins mais là encore, rien de transcendant. J'avais cru comprendre que le "prix du polar SNCF" était un gage de qualité... Je ne suis pas trop convaincue ! En tout cas, ce prix ne va pas orienter mes choix de lectures futurs. Petits meurtres entre voisins s'apparente à une vague copie de mauvaise qualité de Desperate Housewives : des héroïnes riches, vivant dans de superbes maisons de banlieue, toujours très bien habillées, mais cachant des secrets. Quant à D'excellents voisins... Que dire ? J'avais l'impression de lire un roman Harlequin acheté en supermarché !! Il n'est question que de sexe et tout est décrit grossièrement, sans aucune subtilité. C'est glauque pour ne pas dire pathétique.
Bilan : Je regrette un peu ma lecture. Je suis allée au bout car je déteste laisser un livre en plan mais j'ai perdu une semaine de lecture. J'aurai enchaîner directement avec le livre suivant (chronique à venir), qui était lui, un bon "livre de transition" !

mardi 10 juillet 2012

Kenize Mourad - De la part de la princesse morte - 1989

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
C'est en feuilletant l'étal d'un libraire lors du formidable festival de globe-trotteurs ABM que j'ai été intriguée par ce livre. La quatrième de couverture invite en effet au voyage dans le lointain Orient et, baignant dans cette ambiance du fait du thème de la journée, je me suis laissée convaincre !

* L'histoire :
De la part de la princesse morte est la biographie romancée de la princesse ottomane Selma, petite fille du sultan Mourad V. En 1918, la famille impériale ottomane vit ses derniers moments de faste. L'empire s'effondre suite à la défaite de la Première Guerre mondiale et la prise du pouvoir par Atatürk les pousse à l'exil. Selma et sa mère fuient à Beyrouth, accompagnés de quelques serviteurs dont leur fidèle eunuque Zeynel. C'est dans le Liban de l'époque du protectorat français que Selma vivra ses années d'adolescence, de l'école catholique française, où elle sera surnommée "la princesse aux bas reprisés" aux premiers bals en compagnie de la jeunesse dorée de l'époque. Mais sa mère, Hatidjé sultane, rêve d'un grand destin pour sa fille et entreprend l'envoi de missives en direction de royaumes musulmans pour marier Selma et maintenir le rang de la famille. C'est alors qu'âgée d'une vingtaine d'années, la princesse un brin rebelle part pour l'Inde, afin d'épouser un riche rajah. Selma découvrira alors le luxe des grands palais princiers qui vivent au rythme de rituels immuables malgré l'occupation britannique et l'éducation londonienne des princes. Là, Selma sera confrontée aux douloureux différends qui opposent hindous et musulmans et aux premières velléités d'indépendance. A la fin des années trente, on retrouve Selma à Paris, alors qu'éclate la Seconde Guerre mondiale. Elle y mettra au monde, sa fille, l'auteur de ce fabuleux récit, avant de mourir à l'âge de 26 ans.

* Mon avis : 
Il y a des livres qui vous prennent aux tripes au point que vous ne pouvez vous empêcher d'y penser constamment. De la part de la princesse morte est de ceux-là. Si j'ai été profondément émue par Rien ne s'oppose à la nuit, dernière chronique en date, je l'ai été encore plus par l'histoire de Selma. Son destin tragique m'a touchée et j'ai comme été liée à ce personnage au point de pleurer dans les derniers chapitres. Au delà du récit poignant de la vie de Selma, j'ai été fascinée par l'histoire de ces pays que sont la Turquie, le Liban et l'Inde. J'ai appris beaucoup sur la période de l'entre-deux-guerres en Orient et j'ai envie d'en apprendre encore plus sur le sujet ! En outre, ce livre m'a confortée dans mon rêve de voir l'Inde. Dans Les jardins de Badalpour, que je pense lire très vite, Kenize Mourad raconte comment, jeune femme, elle est partie en quête de son histoire familiale et à la rencontre de ses oncles et tantes et surtout de son père. Pour finir, je joins exceptionnellement une image à ma chronique : il s'agit de la photo de Selma qui figure sur sa tombe, au cimetière musulman de Bobigny.

lundi 25 juin 2012

Delphine de Vigan - Rien ne s'oppose à la nuit - 2011

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire... 
Ce livre m'a été prêté par une amie il y a de cela plusieurs mois. Il m'a fallu plusieurs semaines pour me plonger dedans. La quatrième de couv', peu explicite, ne me poussait pas trop vers lui même si dès le début j'ai été intriguée par le titre du livre. Était-ce bien une référence à Alain Bashung que j'aime tant ?! C'est un article de l'excellent mensuel Ça m'intéresse sur les secrets de famille qui m'a finalement conduite vers Rien ne s'oppose à la nuit.
* L'histoire :
Delphine de Vigan nous livre ici l'histoire de sa mère, Lucile, décédée en 2008. Il s'agit d'un lourd témoignage sur la vie d'une femme, depuis son enfance dans le Paris des années 50 au sein d'une fratrie de 9 enfants, jusqu'à ses derniers jours. C'est l'histoire de toute une famille qui transparaît à travers celle de Lucile. Une famille attachante que l'on découvre avec ses joies et ses drames. Peu à peu, on discerne la personnalité de Lucile : enfant renfermée, puis adolescente emprunte de liberté. Sa vie d'adulte la plongera dans un tourbillon dévastateur dans lequel elle entraînera ses deux filles, témoins impuissantes de cette maladie mentale qui la dévaste.
* Mon avis :
Il m'est difficile de résumer cette histoire tant elle m'a touchée pour ne pas dire bouleversée. J'ai l'impression de la simplifier et de ne pas rendre avec justesse l'âme de ce bouquin, ce que Delphine de Vigan a voulu écrire. Il ne s'agit pas d'une banale histoire familiale, il s'agit d'un véritable travail de deuil et de compréhension d'un parcours personnel difficile. J'ai été envahie par cette histoire si sensible et si tragique. Il y a peu de livres qui m'ont émue jusqu'aux larmes, celui-là en fait partie.

lundi 11 juin 2012

David Foenkinos - En cas de bonheur - 2005

* L'histoire :
C'est l'histoire d'un couple tout à fait banal : Claire et Jean-Jacques. Mariés depuis huit ans, ils mènent une vie qui ressemble à celle de milliers d'autres couples, emprunte de routine. La passion s'est envolée depuis longtemps et Jean-Jacques et Claire s'ennuient. Ils ne communiquent pas sur leurs sentiments et cette absence de dialogue va sonner le glas de cette union jusque là sans histoire. Jean-Jacques, suivant les conseils de son ami "tombeur", va en effet prendre une maîtresse. Mais Claire n'est pas dupe ! Elle va alors engager un détective privé afin de faire flancher son mari.

* Mon avis :
Ce livre m'a été prêté et décrit comme un bon passe-temps en cas de longue attente ou de trajet en train. Effectivement, il a été lu pendant l'heure de train de banlieue qui me mène de temps à autre à Paris ! Je l'ai ouvert avec un peu de scepticisme, le regardant d'un œil curieux mais dubitatif : je n'avais jamais lu de roman de société sur les couples ! En bon roman de gare, l'écriture de ce livre est très simple, pour ne pas dire simpliste. Quant à l'humour de l'auteur (sa marque de fabrique soit disant), je n'ai pas du tout accroché. J'ai trouvé l'histoire dénuée d'intérêt. Les personnages sont ennuyeux et tout est désespérément plat. Les épisodes de la vie de ce couple sonnent faux, jusqu'au dénuement, rocambolesque, que je qualifierai de pathétique ! Passez-votre chemin !

jeudi 10 mai 2012

Lorant Deutsch - Métronome - 2010

* Comment j'ai découvert ce livre...
Il y a longtemps que j'ai repéré Métronome et j'ai saisi l'occasion de le lire en le repérant dans la bibliothèque d'un couple d'amis. Inutile de vous dire pourquoi j'ai eu envie de le lire !

* L'histoire :
Lorant Deutsch nous invite à une balade autour des stations de métro parisiennes qui seront le point de départ d'incursions dans l'histoire de France et de la capitale. Chaque siècle correspond donc à une station et renvoie à quelques moments forts qui ont marqué notre pays. Si l'ordre chronologique est respecté, l'histoire n'est pas linéaire. Lorant Deutsch a en effet préféré mettre l'accent sur des moments-clés. C'est un passionné qui parle et son récit est riche en anecdotes. De nombreux encarts reviennent sur des monuments célèbres et ce qu'il en reste aujourd'hui.

* Mon avis :
Le succès de ce livre est bien mérité ! Il est très facile d'approche pour les personnes réticentes à l'histoire de France et le style, agrémenté de nombreux détails croustillants/amusants/originaux, permet de comprendre facilement des évènements qui pourraient paraître bien ennuyeux dans un manuel ! C'est un bon travail de vulgarisation qui mériterait tout de même d'être étoffé par quelques sources. Lorant Deutsch a une énorme pile de livres entre les mains sur la photo de couverture mais on ne sait absolument pas d'où il tient toutes ses informations. L'historienne que je suis tique un peu sur ce point... Pour rester pointilleuse, j'aurai aimé que l'auteur s'attarde plus sur l'histoire de la ville de Paris. J'ai adoré les passages concernant la construction des fortifications, du Louvre, les anecdotes concernant la Bastille et autres vestiges d'un Paris transformé par le baron Haussmann. Par exemple, la Bastille n'a pas été totalement rasée : il reste une cellule qui sert de cave à un restaurant ! Ces passages sont ceux qui m'ont particulièrement plu et je regrette qu'il n'y en aie pas eu plus ! De même, j'aurai apprécié lire des éléments concernant l'histoire du métro en lui-même. Les stations ne sont ici qu'un prétexte à l'évocation de faits historiques qui se sont déroulés dans le quartier. Il y a quelques années, j'ai visité le métro avec un guide pendant toute une matinée. Il nous a emmené dans les coulisses, nous a fait découvrir d'anciennes rames, des curiosités historiques, et notre petit groupe avait même eu la chance de pénétrer dans des stations désormais fermées au public, où les anciennes publicités (qui n'étaient pas sur affiches mais sur faïence) ont été conservées. Je m'attendais à lire dans ce livre des éléments similaires à ce que j'avais entendu ce jour-là et j'ai été un peu déçue (j'aurai dû mieux lire la quatrième de couv' !). Malgré tout, je conseille vivement ce livre ! A quand un tome 2 ?!