Classement par auteur

vendredi 20 juillet 2012

Mons Kallentoft - Hiver/Eté - 2007 et 2008

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
J'avais envie d'un polar de meilleure qualité que celui que je venais de lire. J'ai décidé de faire confiance à un auteur suédois que je ne connaissais pas mais qui m'avait l'air plutôt apprécié sur les blogs littéraires. Ma mère possédait déjà le livre (comme souvent me direz-vous). 

* L'histoire : 
Il s'agit d'une version compilée des deux premiers romans de Mons Kallentoft mettant en scène l'inspectrice Malin Fors et son équipe du commissariat de Linköping, petite ville universitaire du centre de la Suède.
Hiver
Nous découvrons donc cette nouvelle enquêtrice dans le froid glacial de la Scandinavie. La police de Linköping est appelée par un agriculteur qui vient de découvrir un pendu dans son champ. La police scientifique s'aperçoit rapidement qu'il s'agit d'un crime. Reste à identifier le corps et surtout à savoir qui en est le meurtrier et quel est le mobile ! Petit à petit, de nombreux suspects vont émerger dans l'affaire, rendant l'enquête difficile : cette mort ne serait-elle pas liée aux cultes rituels vikings, qui ont encore quelques adeptes marginaux en Suède ? Ou bien cette piste est-elle trop tirée par les cheveux ?
Été 
Quelques mois ont passé depuis l'élucidation du meurtre de "Bengt le Ballon". Il règne une chaleur étouffante à Linköping. Alors que la fille de Malin, Tove, est partie à Bali avec son père, des incendies ravagent l'Östergotland. Un matin, la police reçoit un appel anonyme. Une jeune fille se trouverait nue, visiblement choquée, dans un parc. Les enquêteurs s'aperçoivent qu'elle a été victime d'un viol, mais, en état de choc, elle n'a aucun souvenir de son agression. Quelques jours plus tard, une autre jeune fille est portée disparue. La police fait le lien entre les deux affaires et doit faire vite : ce prédateur sexuel a tout l'air de vouloir recommencer.

* Mon avis :
Il m'a fallu quelques chapitres pour bien entrer dans l'histoire d'Hiver. Je ne suivais pas avec palpitation le rythme de l'enquête. Ce n'est pas une histoire à péripéties, l'essentiel de l'investigation étant consacrée à la recherche de suspects et à l'interrogation de ces derniers. Puis, m'étant faite au rythme plutôt lent (chacune des enquêtes dure moins d'une semaine, pourtant on a l'impression qu'elles durent bien plus longtemps !), j'ai apprécié la narration du cheminement intellectuel menant Malin et ses collègues à la résolution des crimes. Si la description de l'hiver n'est pas aussi réussie que dans Hypothermie d'Indridason, on n'en ressent pas moins le froid glacial présent en Suède à cette époque. L'été est bien mieux décrit, on a le sentiment d'étouffer avec les personnages ! J'ai été beaucoup plus touchée et intriguée par l'énigme d’Été. Les deux enquêtes sont assez dures mais la seconde plus troublante. Pour une fois, il n'est pas question d'un enquêteur qui semble travailler seul. Mons Kallentoft met en lumière le travail de toute une équipe, et non pas seulement celui de Malin, qui reste bien sûr le personnage principal. Ainsi, on apprend des détails sur la vie familiale et le caractère de chacun des collègues de Malin. Quant au personnage principal, j'ai mis du temps avant de la trouver sympathique. Professionnellement, j'ai trouvé le personnage intéressant mais son attitude dans sa vie privée m'a déplu, j'avais envie de la secouer un peu !! Seul petit bémol à ces deux histoires : l'auteur a pris le parti de faire parler régulièrement les morts, en italique. Cela n'apporte strictement rien à l'histoire (ils ne font que constater leur mort, encourager Malin et commenter l'enquête), de même que les petits chapitres qui reviennent régulièrement sur l'état d'esprit du tueur, puisqu'on ne sait pas qui c'est et que les propos sont très obscurs (du style : "Ne me frappez pas. Vous entendez ? [...] Et d'où est venue l'odeur des pommes, la première fois ?"). Pour conclure, je dirai que ces polars sont parfaits pour l'été, surtout si vous aimez les romans de type Camilla Läckberg !

mardi 17 juillet 2012

Saskia Noort - Retour vers la côte - 2007

* Comment j'ai découvert ce livre :
Ce thriller hollandais m'a été prêté par ma maman.
* Pourquoi j'ai eu envie de le lire : 
Après deux histoires particulièrement intenses (cf mes dernières chroniques), j'avais besoin de ce que j'appelle "un livre de transition", à savoir un roman facile d'abord et se lisant vite.
* L'histoire :
Ce gros livre regroupe en fait les trois premiers romans de Saskia Noort. Ils sont tous écrits sur le même modèle : le narrateur est une femme qui va vivre un épisode d'angoisse qui va tourner au tragique.
Retour vers la côte
Maria traverse un période douloureuse. Mère de deux enfants, elle n'est plus très à l'aise avec son compagnon, musicien dans le groupe de musique dans lequel elle chante. Elle n'habite d'ailleurs plus avec. Lorsqu'elle tombe accidentellement enceinte, elle décide de se faire avorter. Quelques jours plus tard, elle commence à recevoir des menaces, accompagnées d'horribles photos de fœtus. Ces courriers s'intensifiant, elle décide de se réfugier chez sa sœur, dans la maison familiale. Là, elle va replonger dans ses souvenirs d'enfance qui ne sont pas sans lien avec les menaces qu'elle subit.

Petits meurtres entre voisins
Après avoir vécu leurs premières années de couple dans un appartement d'Amsterdam, Karen et Michel décident d'aller vivre à la campagne. S'ils se retrouvent un peu isolés au début, les visites de leurs amis citadins étant de plus en plus rares, ils font peu à peu connaissance de leurs voisins huppés et mettent en place ce qu'ils nomment "le cercle des dîneurs". Mais lorsque l'un de leurs nouveaux amis décède dans l'incendie de sa maison, l'insouciance s'envole et laisse place à la jalousie et aux rancœurs.

D'excellents voisins
Peter et Eva s'installent dans la maison qu'ils viennent de faire construire dans un quartier pavillonnaire tout neuf, situé sur un polder. Mais la joie n'est pas au rendez-vous : ils viennent de perdre leur bébé, qu'ils ont eu tant de peine à avoir. Eva est en dépression sévère et Peter totalement désemparé. C'est dans ce contexte qu'ils rencontrent leurs voisins, Rebecca et Steef, parents d'un petit garçon. Ils sont beaux, sympathiques, épanouis... Et ils vont tout faire pour aider Peter et Eva mais cela aura des conséquences tragiques.

* Mon avis :
Ma mère m'avait prévenu : "ce n'est pas de la grande littérature mais ça distrait !" Si elle a bien apprécié les deux premièrs romans ce n'est pas du tout mon cas. J'ai trouvé les héroïnes fades et leur histoire m'importait peu. La trame de Retour vers la côte était pourtant plutôt intéressante... J'ai un tout petit peu plus accroché à Petits meurtres entre voisins mais là encore, rien de transcendant. J'avais cru comprendre que le "prix du polar SNCF" était un gage de qualité... Je ne suis pas trop convaincue ! En tout cas, ce prix ne va pas orienter mes choix de lectures futurs. Petits meurtres entre voisins s'apparente à une vague copie de mauvaise qualité de Desperate Housewives : des héroïnes riches, vivant dans de superbes maisons de banlieue, toujours très bien habillées, mais cachant des secrets. Quant à D'excellents voisins... Que dire ? J'avais l'impression de lire un roman Harlequin acheté en supermarché !! Il n'est question que de sexe et tout est décrit grossièrement, sans aucune subtilité. C'est glauque pour ne pas dire pathétique.
Bilan : Je regrette un peu ma lecture. Je suis allée au bout car je déteste laisser un livre en plan mais j'ai perdu une semaine de lecture. J'aurai enchaîner directement avec le livre suivant (chronique à venir), qui était lui, un bon "livre de transition" !

mardi 10 juillet 2012

Kenize Mourad - De la part de la princesse morte - 1989

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
C'est en feuilletant l'étal d'un libraire lors du formidable festival de globe-trotteurs ABM que j'ai été intriguée par ce livre. La quatrième de couverture invite en effet au voyage dans le lointain Orient et, baignant dans cette ambiance du fait du thème de la journée, je me suis laissée convaincre !

* L'histoire :
De la part de la princesse morte est la biographie romancée de la princesse ottomane Selma, petite fille du sultan Mourad V. En 1918, la famille impériale ottomane vit ses derniers moments de faste. L'empire s'effondre suite à la défaite de la Première Guerre mondiale et la prise du pouvoir par Atatürk les pousse à l'exil. Selma et sa mère fuient à Beyrouth, accompagnés de quelques serviteurs dont leur fidèle eunuque Zeynel. C'est dans le Liban de l'époque du protectorat français que Selma vivra ses années d'adolescence, de l'école catholique française, où elle sera surnommée "la princesse aux bas reprisés" aux premiers bals en compagnie de la jeunesse dorée de l'époque. Mais sa mère, Hatidjé sultane, rêve d'un grand destin pour sa fille et entreprend l'envoi de missives en direction de royaumes musulmans pour marier Selma et maintenir le rang de la famille. C'est alors qu'âgée d'une vingtaine d'années, la princesse un brin rebelle part pour l'Inde, afin d'épouser un riche rajah. Selma découvrira alors le luxe des grands palais princiers qui vivent au rythme de rituels immuables malgré l'occupation britannique et l'éducation londonienne des princes. Là, Selma sera confrontée aux douloureux différends qui opposent hindous et musulmans et aux premières velléités d'indépendance. A la fin des années trente, on retrouve Selma à Paris, alors qu'éclate la Seconde Guerre mondiale. Elle y mettra au monde, sa fille, l'auteur de ce fabuleux récit, avant de mourir à l'âge de 26 ans.

* Mon avis : 
Il y a des livres qui vous prennent aux tripes au point que vous ne pouvez vous empêcher d'y penser constamment. De la part de la princesse morte est de ceux-là. Si j'ai été profondément émue par Rien ne s'oppose à la nuit, dernière chronique en date, je l'ai été encore plus par l'histoire de Selma. Son destin tragique m'a touchée et j'ai comme été liée à ce personnage au point de pleurer dans les derniers chapitres. Au delà du récit poignant de la vie de Selma, j'ai été fascinée par l'histoire de ces pays que sont la Turquie, le Liban et l'Inde. J'ai appris beaucoup sur la période de l'entre-deux-guerres en Orient et j'ai envie d'en apprendre encore plus sur le sujet ! En outre, ce livre m'a confortée dans mon rêve de voir l'Inde. Dans Les jardins de Badalpour, que je pense lire très vite, Kenize Mourad raconte comment, jeune femme, elle est partie en quête de son histoire familiale et à la rencontre de ses oncles et tantes et surtout de son père. Pour finir, je joins exceptionnellement une image à ma chronique : il s'agit de la photo de Selma qui figure sur sa tombe, au cimetière musulman de Bobigny.