Classement par auteur

jeudi 29 novembre 2012

Lars Kepler - L'hypnotiseur - 2010

* Comment j'ai découvert ce livre :
C'est ma sœur qui me l'a prêté. D'ailleurs ça serait sympa qu'elle nous dise en commentaire comment elle a découvert ce livre.

* L'histoire :
A Stockholm, l'inspecteur Linna est confronté à une affaire terrible : une famille entière a été massacrée. Le fils aîné, miraculeusement rescapé, est en sale état. Lui seul peut donner des indications à la police sur l'assassin mais il est dans l'incapacité de s'exprimer. L'inspecteur Linna décide alors de faire appel à un psychiatre renommé, Erik Maria Barks, spécialiste de l'hypnose, pour le faire parler. Il ne pratique plus cette technique depuis une dizaine d'années, suite à une séance qui a mal tourné. Sous la pression de Linna, il va accepter d'hypnotiser le jeune garçon, déclenchant alors un engrenage de drames qui vont le toucher personnellement. 

* Mon avis:
Dès les premières pages du livre, j'ai de suite été embarquée dans cette affaire sanglante. Le récit de la scène de crime, particulièrement bien décrit, m'a fait frissonner d'angoisse... L'histoire démarre sur des chapeaux de roues ! Mais, très vite, tout retombe. Le rythme trépidant des cent premières pages laisse place à une longue histoire, qui, d'apparence, n'a rien à voir avec le massacre du début. Nous suivons tour à tour le drame personnel vécu par Erik et sa femme, puis un flashback d'une cinquantaine de pages nous plonge dans ses séances d'hypnose datant de dix ans auparavant.  J'ai été quelque peu déroutée par ces ruptures de rythme et par l'absence de lien explicite entre les trois histoires. Je me doutais bien qu'à un moment donné ces histoires allaient converger mais je trouve que le style est bancal. On a réellement le sentiment de commencer un polar rythmé, de le poser dans un coin en plein milieu de la lecture pour lire une histoire bien plus lente (oserai-je dire "A la Derrick ?"), qu'on pose à son tour pour entrer dans un livre sur la psychologie. Chaque trame en soit n'est pas inintéressante, bien au contraire, mais il y a de réelles maladresses dans le "montage", pour reprendre une expression empruntée au cinéma. J'ose avancer une explication à cela : le livre est écrit à deux mains par un couple d'écrivains et je pense que l'exercice n'est pas fait pour eux. Il est indéniable qu'ils ont chacun un réel talent d'imagination et qu'ils sont de bons auteurs de polars mais à deux, ça ne colle pas. Après, pour confirmer ma thèse, je devrai lire leurs livres personnels mais j'avoue que je n'en ai pas envie. Voila, je suis très partagée, un peu comme si j'avais mangé un bon gâteau mais en ayant en tête une meilleure version de la recette... Je ressors frustrée de cette lecture et c'est bien dommage !

samedi 10 novembre 2012

S.J. Watson - Avant d'aller dormir - 2011

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
Je l'ai offert à ma mère à Noël dernier. Je l'ai choisi un peu au hasard dans les rayons de la Fnac car je ne le connaissais pas du tout. Les raisons qui m'ont poussée à le prendre sont tout d'abord la maison d'édition, Sonatine, que j'ai découvert avec la Compagnie des menteurs et dont on m'a dit beaucoup de bien. Le titre m'a plu également, et bien sûr la quatrième de couverture. C'était un pari un peu risqué de choisir un livre sur un étal, sans conseil ! C'est d'ailleurs très rare quand ça m'arrive, mais la dernière fois, j'avais fait mouche avec le bouleversant De la part de la princesse morte... Ce livre-là n'est pas aussi marquant mais c'était un bon choix également !

* L'histoire :
Christine souffre d'un cas très rare d'amnésie. Tous les matins, elle se réveille en croyant être une jeune femme de 20 ans. Sauf qu'en réalité, elle a 47 ans ! Chaque réveil est donc un éternel recommencement angoissant : elle découvre avec surprise son mari dormant à côté d'elle et surtout elle doit affronter le miroir. Tous les matins, son mari doit la rassurer, lui raconter qui elle est, comment elle a perdu la mémoire, quels sont leurs souvenirs communs... Cette vie est un véritable calvaire pour Christine. Une lueur d'espoir apparaît quand un jeune médecin se propose de l'aider. Sa technique est simple : il lui demande de tenir un journal intime, dans lequel elle va compiler ses journées et ses rares souvenirs avant que la nuit ne les efface. Elle décide de ne pas en parler à Ben, son mari. Jour après jour, Christine va faire de réels progrès. Mais la lecture quotidienne de son journal et les explications de Ben vont faire apparaître des incohérences de plus en plus suspectes. En effet, son mari ne lui apporte pas toujours les mêmes informations lorsqu'il lui raconte son passé... Christine plonge alors dans un doute qui va vite laisser place à l'angoisse.

* Mon avis :
Ohlala quel suspens !! J'ai lu ce livre d'une traite entre 21 heures et minuit (et il fait 410 pages) !! Je trépignais d'impatience à l'idée de découvrir les souvenirs de Christine puis de comprendre pourquoi Ben lui ment. L'histoire est donc envahissante, nous suivons avec beaucoup d'empathie l'évolution de Christine au quotidien. Ses angoisses mais aussi ses espoirs sont communicatifs. La lecture de son journal intime peut paraître répétitive mais elle est nécessaire pour s'imprégner de la vie de Christine qui redécouvre tous les matins qu'elle n'a plus 20 ans mais 47 ans. Ce livre est donc une excellente lecture de vacances !

jeudi 8 novembre 2012

Agatha Christie - Témoin à charge - 1924 à 1960

* Pourquoi j'ai eu envie de lire ce livre :
Cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas ouvert un Agatha Christie, l'auteur que j'ai le plus lu depuis le collège. Il m'en reste une dizaine avant d'avoir terminé tous ses livres. J'en ai donc pour quelques mois encore ! Cette fois-ci, je voulais un livre court pour le train, j'ai donc choisi ce petit recueil de nouvelles.

* L'histoire
- Témoin à charge (1924)
Un jeune homme désargenté est accusé du meurtre de la vieille dame qui s'était acoquinée de lui. Son avocat est persuadé qu'il est innocent et compte sur la femme du suspect pour le disculper. Mais celle-ci refuse !

- TSF (1927)
Une riche vieille dame vivant avec son neveu croit entendre la voix de son défunt mari à la radio. Il lui annonce qu'il va venir la chercher...

- Le mystère du vase bleu (1924)
Tous les matins, alors qu'il joue au golf, un jeune homme entend une femme crier "A l'assassin !". Mais personne d'autre que lui ne l'entend ! Il pense perdre la raison !

- Le mort avait les dents blanches (1941)
Un excentrique habitué d'un restaurant où déjeune Hercule Poirot est retrouvé mort chez lui, tombé dans l'escalier. Malgré le rapport du médecin, le célèbre détective est persuadé que cette mort est tout sauf accidentelle.

- Double pêché (1928)
Lors d'une journée en excursion sur la côte, Poirot est amené à résoudre l'énigme de la disparition d'antiquités.

- Trio à Rhôdes (1936)
Alors qu'il est vacances sur l'île grecque, Poirot s'amuse à observer le manège amoureux mené par une riche femme dévoreuse d'hommes. Mais un drame va se nouer.

- Le rêve (1936)
Un milliardaire fait appel à Hercule Poirot pour le questionner au sujet d'un rêve qu'il fait toutes les nuits et dans lequel il se voit en train de suicider. Quelques jours plus tard, on découvre le cadavre de cet homme exactement comme il l'avait décrit au détective. 

- Le mystère du bahut espagnol (1960)
Hercule Poirot est amené à résoudre la mort d'un homme retrouvé poignardé dans un buffet au lendemain d'une fête à laquelle il n'avait pu assister. Il s'avère que tout le monde avait dansé et s'était amusé alors que gisait tout près d'eux le cadavre de leur ami qu'ils pensaient appelé en Écosse.

* Mon avis :
Classique, mais efficace. Ces petites nouvelles parues initialement dans la presse sont un régal pour nos "petites cellules grises" pour reprendre la célèbre expression d'Hercule Poirot ! A lire quand on connaît déjà bien l'auteur.

Arni Thorarinsson - Le dresseur d'insectes - 2008

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
J'ai découvert la littérature islandaise il y a quelques mois avec l'excellent Hypothermie d'Arnaldur Indridason. J'avais trouvé ce livre tout aussi trépidant que les polars suédois dont je me régale habituellement. Cet été, lors des mes vacances en Islande, j'ai pu constater à quel point ce pays fourmille d'écrivains talentueux, malheureusement pas tous traduits en français. Alors que nous parlions polars nordiques avec une collègue en salle des profs, on s'est aperçu que nous avions l'une et l'autre plein de livres à se prêter ! C'est ainsi que je suis entrée en possession de tout plein de polars islandais !

* L'histoire :
A Akureyri, ville du Nord de l'Islande (que vous pouvez découvrir dans mon blog de voyage), a lieu tous les ans la fête des commerçants, vaste beuverie générale qui attire des jeunes de toute l'île. C'est dans ce contexte que débarque une équipe de tournage américaine, en repérage dans une vieille maison réputée hantée pour un film. Le journaliste Einar, protagoniste du roman, est chargé de couvrir ces évènements. Sans surprise, la fête a dégénéré et nombreux sont les jeunes à avoir subi comas éthyliques, agressions et même viols. Encore plus sordide, le cadavre d'une jeune femme est retrouvé assassiné dans la baignoire de la maison abandonnée "hantée". Einar, en bon limier, va tenter d'en savoir plus, grâce notamment à ses liens avec le commissaire Olafur. Son intérêt pour l'enquête va s'accroître lorsqu'une femme se faisant passer pour une médium entre en contact avec lui pour lui fournir des informations sur le meurtre. Cette femme, Victoria, alcoolique et sans domicile fixe, est-elle de bonne foi ? Einar décide tout de même de suivre la piste. Quand Victoria est à son tour retrouvée assassinée dans un centre de désintoxication, l'enquête va prendre une tournure majeure.

* Mon avis :
Quel dommage, ce livre avait l'air si bien ! Je me faisais une joie à l'idée de "retourner" en Islande grâce à cette lecture. J'ai été très déçue et je me dis que j'aurai mieux fait de lire une valeur sûre, à savoir l'un des nombreux Indridason que m'a prêté ma collègue. L'histoire est longue à démarrer. Il faut attendre plus de 100 pages pour voir - enfin - apparaître le cadavre. Et ce n'est pas pour autant que le rythme va s’accélérer, non ! Tout est lent, beaucoup de passages ennuyeux et inutiles. On se croirait devant un épisode de Derrick tant il ne se passe pas grand chose. Tout tourne autour d'Einar et je dois dire que mettre un journaliste en personnage principal n'a pas été un choix très judicieux puisqu'il n'est pas autant impliqué dans l'enquête que ce que l'auteur voudrait nous faire croire. Pour preuve : le dénouement final arrive comme un cheveu sur la soupe. En bonus, sachez que le titre du livre ne renvoie à rien d'explicite dans le livre ! Aucun rapport ! Comme quoi, tous les polars nordiques ne sont pas forcément bons...

mercredi 7 novembre 2012

Alice Kuipers - Ne t'inquiète pas pour moi - 2008

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
Ma collègue-copine-documentaliste me parlait depuis longtemps d'un petit livre qu'elle avait découvert, à l'écriture originale. Elle l'a donc commandé pour le CDI du collège ! Dès que mon autre collègue-copine l'a lu et m'a dit qu'il était bouleversant et qu'elle ne pouvait pas en décrocher avant de l'avoir fini, je l'ai emprunté à mon tour !

* L'histoire :
Toute l'originalité de ce livre réside dans sa construction. Il s'agit d'un dialogue entre une mère et sa fille adolescente, via post-its interposés collés sur le frigo. La maman est obstétricienne, la jeune fille a une vie bien remplie entre les amis et le baby sitting et elles ne font que se croiser au quotidien. Entre les listes de courses, les recommandations pour nettoyer la cage du lapin, les rendez-vous avec des amis, commence petit à petit un dialogue plus profond, et les petits messages désuets laissent la place à un véritable échange touchant à partir du moment où la maman commence à faire des examens médicaux qui vont lui révéler un cancer du sein. 

* Mon avis :
Il y a beaucoup de pudeur et d'émotion dans cette histoire. Si on est un peu dérouté au début par la lecture de ces petits post-its, on se prend vite au jeu, à imaginer le quotidien de cette mère et de sa fille. On ressent de manière palpable le passage de la futilité du quotidien routinier à la tragédie qu'est la maladie qui entre dans ce foyer. Les échanges deviennent plus profonds, et renvoient de plus en plus à des conversations ou à des moments passées entre la mère et sa fille. Elles se rapprochent, l'adolescente murit, tout en continuant à vivre sa vie de jeune, entre chagrins d'amour et lycée, tandis que la maman s'affaiblit. C'est l'histoire d'un combat et d'un amour inconditionnel. Je n'ai jamais été touchée dans mon entourage par la douleur de cette maladie, et pourtant j'y ai été sensibilisée grâce à ce livre, c'est toute la force de cette histoire, qui se destine autant aux malades, qu'à leurs enfants, qu'aux personnes saines.

mardi 6 novembre 2012

Jean-François Parot - L'homme au ventre de plomb - 2001

Deuxième opus des aventures de Nicolas Le Floch, après L'énigme des Blancs-Manteaux.

* L'histoire : 
Nicolas Le Floch a pris du galon depuis la résolution de l'énigme des Blancs-Manteaux. Il est en effet devenu commissaire, toujours sous les ordres de Sartine. Il va devoir résoudre le mystère qui entoure la mort du vicomte de Ruissec, retrouvé dans sa chambre fermée à clé. Ses parents sont des hauts courtisans : la comtesse de Ruissec est demoiselle d'honneur de Madame Adélaïde, fille de Louis XV. Le comte de Ruissec est persuadé que son fils s'est suicidé et l'affaire ne doit donc pas être ébruitée. Or, quand Nicolas et l'inspecteur Bourdeau découvrent le cadavre, tout laisse à penser qu'il s'agit d'un meurtre, ce que l'autopsie confirmera puisque le vicomte de Ruissec est mort suite à l'ingestion de plomb en fusion ! Comme dans L'énigme des Blancs-Manteaux, cette affaire va être mêlée à la grande histoire et plus précisément à un complot visant le roi en personne. Nicolas Le Floch va donc retourner à Versailles et rencontrer à plusieurs reprises la marquise de Pompadour.

* Mon avis :
J'ai mis du temps à lire L'homme au ventre de plomb, rentrée scolaire oblige. C'est dommage car j'ai parfois perdu un peu le fil de l'enquête et je n'étais pas dans le rythme des pérégrinations de Nicolas Le Floch. Pourtant, j'ai tout autant apprécié ce second tome que le premier. L'énigme est passionnante et toujours aussi habilement mêlée à la grande histoire. Ce livre m'a plu exactement pour les mêmes raisons que L'énigme des Blancs-Manteaux, je vous invite donc à relire ma chronique à son sujet ! J'ai hâte de lire la suite des aventures de Nicolas Le Floch !