Classement par auteur

dimanche 25 octobre 2015

Herman Koch - Le dîner - 2013

Livre lu à Colonia del Sacramento - Uruguay
avril 2014

* Présentation de l'éditeur :
Deux frères se donnent rendez-vous avec leurs épouses dans un restaurant branché d'Amsterdam. Hors-d'œuvre : le maître d'hôtel s'affaire. Plat principal : on parle de tout, des films à l'affiche, des vacances en Dordogne. Dessert : on évite soigneusement le véritable enjeu du dîner, les enfants. Car leurs fils respectifs ont commis un acte d'une violence inouïe. Un café, un digestif, l'addition. Reste la question : jusqu'où irions-nous pour préserver nos enfants ?

* Mon avis :
L'idée était loin d'être mauvaise mais il manque quelque chose pour faire de cette histoire un bon huis clos à l'atmosphère pesante. Peut-être est-ce dû à la traduction ? Pourtant, la construction de l'ouvrage, autour des différents plats de ce dîner, est intéressante. La couverture et la quatrième de couverture invitent à quelque chose de décalé, voire même humoristique. Mais le thème central est tout sauf drôle. Ce qu'ont fait les enfants de ces deux couples est d'une cruauté innommable. Toute une réflexion se crée autour de la responsabilité des parents et de leur éducation. La communication est bien sûr elle aussi au cœur du sujet : comment aborder l'horreur ? Arriveront-ils à résoudre ce problème inextricable ? Il y a donc du bon et du moins bon dans cet ouvrage.

Tatiana de Rosnay - Rose - 2011

Lu à Buenos Aires (Argentine) - avril 2014

* Présentation de l'éditeur :
Paris, sous le Second Empire. Des centaines de maisons sont rasées et des quartiers réduits en cendres. Alors que le vieux Paris s'effondre sous les ambitions du baron Haussmann, de nombreux Parisiens protestent sans parvenir à infléchir les ordres d'expropriation. Dans sa maison de la rue
Childebert, à l'ombre de l'église Saint-Germain-des-Prés, Rose Bazelet mène une vie paisible, rythmée par la lecture du Petit Journal, les visites à Alexandrine, sa locataire et amie fleuriste du rez-de-chaussée, les soins de Germaine et Mariette ses domestiques dévouées. Jusqu'au jour où elle reçoit une lettre de la préfecture, la sentence tombe : le tracé du boulevard St Germain passe par chez elle, rue Childebert. Liée par une promesse faite à son défunt mari, Armand, Rose ne peut envisager de quitter la demeure familiale. Déterminée à résister jusqu'à son dernier souffle, elle confie à Armand, son amour disparu, son combat quotidien. De lettres en lettres, elle replonge dans
son passé et dévoile peu à peu un secret qu'elle a gardé pendant plus de trente ans. Dans ce roman épistolaire, Tatiana de Rosnay nous entraîne au coeur d'un monde où les petits métiers, herboriste, relieur, chiffonnier fleurissaient, et dont il ne reste que les vestiges. Tandis qu'une page de l'Histoire se tourne, Rose devient le témoin d'une époque et raconte le traumatisme suscité par ces grands travaux d'embellissement. Entre introspection et rédemption, ces lettres rendent hommage au combat d'une femme seule contre tous. Dans cette ode à la capitale, les maisons regorgent de secrets et les murs sont imprégnés de souvenirs.

* Mon avis :
J'attendais beaucoup trop de ce roman. Je suis passionnée par le Second Empire, j'adore les romans épistolaires et encore plus ceux qui traitent de secrets de famille. Pourtant, aussi bien écrit soit-il, ce livre n'a pas répondu à mes attentes. Je ne l'ai pas lu avec la frénésie et la passion que j'attendais. J'espérais que l'époque serait décrite de façon à ce que le lecteur s'immerge avec les personnages et ce n'est pas ce que j'ai ressenti. Malheureusement, Rose et son histoire ne m'ont pas émue. Je suis donc très frustrée par cette histoire qui s'annonçait si belle et dont il ne reste si peu de choses aujourd'hui dans ma mémoire.

Laurent Gounelle - L'homme qui ne voulait pas être heureux - 2008

Lu à Buenos Aires (Argentine) - avril 2014

* Présentation de l'éditeur :
Imaginez... Vous êtes en vacances à Bali et, peu de temps avant votre retour, vous consultez un vieux guérisseur. Sans raison particulière, juste parce que sa grande réputation vous a donné envie de le rencontrer, au cas où... Son diagnostic est formel : vous êtes en bonne santé, mais vous n'êtes pas heureux. Porteur d'une sagesse infinie, ce vieil homme semble vous connaître mieux que vous-même. L'éclairage très particulier qu'il apporte à votre vécu va vous entraîner dans l'aventure la plus captivante qui soit : celle de la découverte de soi. Les expériences dans lesquelles il vous conduit vont bouleverser votre vie, en vous donnant les clés d'une existence à la hauteur de vos rêves. Avec L'homme qui voulait être heureux, c'est tout un monde de possibilités nouvelles qui s'ouvre à nous à la lecture de cette histoire passionnante, où l'on découvre comment se libérer de ce qui nous empêche d'être vraiment heureux.

* Mon avis :
Mon premier livre de développement personnel. Et probablement le dernier. Alors oui, il y a des tas de petits conseils intéressants qui peuvent permettre une introspection. Sauf que je les ai tous oubliés et que je ne les ai donc absolument pas mis en pratique. Je ne suis pas à l'aise avec ce concept de livre "clé-en-main" qui permette de - je cite - "bouleverser ma vie", "avoir une existence à la hauteur de mes rêves" et bien sûr "être heureuse". Je trouve l'accroche un brin osée sachant que le livre fait à peine 100 pages ! D'autant plus que l'histoire qui s'annonce "passionnante" se révèle totalement artificielle pour ne pas dire clichée. Alors si vous aussi vous voulez être heureux, c'est simple, ne perdez pas votre temps avec ce bouquin et lisez un vrai roman de qualité. Vous vous évaderez, vous vous enrichirez, vous vous poserez tout autant de questions sur vous-mêmes mais par des voies détournées qui n'en seront pas moins enrichissantes.

Philippe Pozzo di Borgo - Le second souffle - 2011

Lu à Buenos Aires (Argentine) - Mars 2014

* Présentation de l'éditeur :
"Il est insupportable, vaniteux, orgueilleux, brutal, inconstant, humain. Sans lui, je serais mort de décomposition. Abdel m'a soigné sans discontinuité, comme si j'étais un nourrisson. Attentif au moindre signe, présent pendant toutes mes absences, il m'a délivré quand j'étais prisonnier, protégé quand j'étais faible. Il m'a fait rire quand je craquais. Il est mon diable gardien". L'histoire vraie de la rencontre improbable du riche privilégié tétraplégique et du jeune beur de banlieue a inspiré les réalisateurs Olivier Nakache et Eric Toledano pour leur nouveau film Intouchables, avec François Cluzet et Omar Sy.

* Mon avis :
Comme tout le monde, je n'ai pas échappé au phénomène Intouchables il y a quelques années. En trouvant ce livre, j'étais curieuse de découvrir l'histoire d'origine car, c'est bien connu, le cinéma enjolive la vraie vie. Ce témoignage est très court et nous laisse entrevoir la dureté d'une vie d'invalide. Néanmoins, je n'ai pas ressenti d'émotion particulière ou d'attachement, probablement du fait que l'auteur n'est pas romancier. Je pense qu'il vaut mieux s'en tenir au film !

Emile Zola - Germinal - 1885

Lu en version numérique en Patagonie - mars 2014

* Présentation de l'éditeur :
Fils de Gervaise, le jeune Etienne Lantier s'est fait renvoyer de son travail pour avoir donné une gifle à son employeur. Chômeur, il part dans le Nord de la France à la recherche d’un nouvel emploi. Il se fait embaucher aux mines de Montsou et connaît des conditions de travail effroyables. Il trouve à se loger dans une famille de mineurs, les Maheu, et tombe amoureux de la jeune Catherine. Lorsque la Compagnie des Mines, arguant de la crise économique, décrète une baisse de salaire, il pousse les mineurs à la grève. Il parvient à vaincre leur résignation et à leur faire partager son rêve d'une société plus juste et plus égalitaire.

* Mon avis :
Germinal est sans conteste un chef d'oeuvre. C'est l'un des romans les plus aboutis de la saga des Rougon-Macquart. La souffrance et la hargne des mineurs dans leur mouvement de grève vous prennent aux tripes. Lire Germinal c'est plonger dans une époque où s'engager dans une lutte sociale c'était mettre sa vie en danger. L'industrialisation bouleverse la société et fait germer des idées sociales et politiques nouvelles. Les mineurs, exploités par des patrons qui ne visent que l'enrichissement vont se battre avec une férocité qui est celle du désespoir. L'aspect documentaire du roman est indéniable, j'en fais d'ailleurs lire des extraits à mes élèves. Mais l'aspect humain passionne et émeut. 
A lire absolument !

lundi 19 octobre 2015

Elsa Osorio - Luz ou le temps sauvage - 2010

Livre lu sur la ruta 40, en Patagonie argentine
mars 2014

* Présentation de l'éditeur :
Après vingt ans d'ignorance puis de quête, Luz a enfin démêlé les fils de son existence. Elle n'est pas la petite-fille d'un général tortionnaire en charge de la répression sous la dictature argentine; elle est l'enfant d'une de ses victimes. C'est face à son père biologique, Carlos, retrouvé en Espagne, qu'elle lève le voile sur sa propre histoire et celle de son pays.

* Mon avis :
Que je regrette de ne pas avoir pris le temps de rédiger mon avis tout de suite après la lecture... Aujourd'hui, un an et demi plus tard, j'ai forcément moins de matière à vous offrir alors que ce court roman est remarquable. 
Lorsque j'étais en terminale, j'avais une prof d'espagnole vieillotte, pas très motivante et je m'ennuyais beaucoup dans ses cours. Un jour, elle nous a fait visionner un film qui me paraissait vieillot lui aussi... Mais, très vite, j'ai été captivée par l'histoire relatée, celle des Grands mères de la place de Mai. De 1976 à 1983 l'Argentine vit les heures les plus sombres de son histoire. La dictature imposée par le Général Videla exerce une répression féroce envers les opposants. Des militants, des syndicalistes, des étudiants ou ceux qui sont simplement soupçonnés de l’être sont enlevés, torturés et nombre d’entre eux sont assassinés. Parmi eux des femmes enceintes dont les enfants sont volés à la naissance et adoptés par des familles fidèles au pouvoir en place. Environ 500 enfants sont nés en captivités. Les grands-mères de ces enfants ne cessent alors de se battre pour retrouver la trace de leurs petits-enfants. Elles se retrouvent une fois par semaine pour défiler pacifiquement en cercle sur la place de Mai, à Buenos Aires. Aujourd'hui, les grands-mères ont vieilli mais leur action perdure. Lors de notre séjour en Argentine, nous avons eu l'occasion à plusieurs reprises de voir des manifestations festives en leur hommage et en hommage aux disparus. Cette histoire m'a bouleversée et j'ai retrouvé dans ce livre toute l'émotion et la souffrance générées par cette époque tragique. Le livre est court, facile à lire, et il nous éclaire sur la vie de ces enfants de la dictature avec beaucoup de justesse.

dimanche 18 octobre 2015

Lauren Weisberger - Le diable s'habille en Prada - 2005

Livre lu en version numérique à Puerto Natales, Chili, mars 2014

* Présentation de l'éditeur :
Andrea n'en revient pas : même avec ses fringues dépareillées, elle l'a décroché, ce job de rêve. La jeune femme de vingt-trois ans va enfin intégrer la rédaction de Runway, prestigieux magazine de mode new-yorkais ! Et devenir l'assistante personnelle de la rédactrice en chef, la papesse du bon goût, la dénommée Miranda Priestly. Une chance inouïe pour Andrea : des milliers d'autres filles se damneraient pour être à sa place ! Mais derrière les strass et les paillettes de cette usine à rêves se cache un enfer peuplé de talons aiguilles et de langues de vipère. Leurs raisons de vivre ? Répondre à TOUTES les angoisses existentielles de la déesse Miranda. Justement, cette dernière vient de trouver une nouvelle victime de la mode : " An-dre-ââ "...

* Mon avis :
J'ai longtemps hésité avant de sortir ce livre de la bibliothèque de la petite pension où nous logions alors. J'avais déjà sur le feu Au nom de la rose d'Umberto Eco et La Terre de Zola et ce n'était vraiment pas raisonnable de commencer un troisième livre. Je me suis décidée, arguant du fait que nous nous reposions ces jours-ci et que j'avais donc le temps de le lire en moins de deux jours (ce qui fut chose faite). Et puis, au milieu de ces deux livres denses, un peu de futilité était bienvenu. Je gardais un souvenir confus du film mais je me souvenais l'avoir apprécié. Je pensais donc trouver une histoire simple et rigolote, teintée de glamour. Divertissante en somme. Si les tenues et sacs à mains à plusieurs milliers de dollars sont bien présents comme je l'avais espéré, l'histoire est terriblement creuse. Les chapitres sont des successions de tâches toutes plus ubuesques les unes que les autres que la pauvre Andrea doit s'acquitter pour satisfaire sa patronne tyrannique. On sourit un peu au début mais très vite on se lasse. J'en suis même venue à détester Andrea alors que la lectrice est supposée la plaindre. Je la trouvais tellement fade et mièvre ! C'est dommage car cette histoire aurait pu être drôlement mieux conduite par l'auteur !

lundi 12 octobre 2015

Emile Zola - La Terre - 1887

Livre lu en version numérique pendant les neuf jours du trek 
"Torres del Paine"
Patagonie chilienne 

* Présentation de l'éditeur :
De retour de la bataille de Solférino, le Provençal Jean Macquart s'est installé dans un village de la Beauce où il est devenu le valet du fermier Hourdequin. Mais quoiqu'il s'éprenne bientôt de Françoise, la nièce du vieux père Fouan, Jean reste ici un étranger à la communauté villageoise : car le vrai drame qui va se jouer est celui de la terre que Louis Fouan a décidé de partager entre ses trois enfants.

* Mon avis :
La Terre est l'un des derniers ouvrages de la série des Rougon-Macquart. L'histoire s'intéresse ici à Jean Macquart, le frère de Gervaise de L'Assommoir. Après la bataille de Solférino, il se retrouve par hasard en Beauce, où il abandonne son métier de menuisier pour devenir ouvrier agricole, par amour de la terre. Jean est finalement un personnage secondaire du livre car c'est tout le village de Rognes, et surtout la famille Fouan, qui se racontent au lecteur. On découvre la rude vie des paysans, rythmée par les travaux des champs et la crainte des mauvaises récoltes. Les passions qui unissent les simples, allant de l'amour à  la haine, régissent les liens entre les hommes. L'appât du gain et de la propriété foncière transforment les habitants de ce village au point qu'ils agissent avec de plus en plus de brutalité et de bestialité. Tromperies et sournoiseries deviennent le lot quotidien et la dureté des événements s'accroît au fil des années. La responsable, c'est la terre, aimée passionnément comme on aime une maîtresse. C'est un livre passionnant, riche, à l'écriture très belle. Mais c'est un livre dur et poignant, parmi les plus durs de la série.