Classement par auteur

samedi 5 novembre 2016

Dominique Lapierre - Un arc-en-ciel dans la nuit - 2008

* L'histoire :
6 avril 1652. Une poignée de jardiniers hollandais débarquent à l'extrême pointe sud de l'Afrique. Leur mission : faire pousser des salades pour les équipages de la puissante Compagnie des Indes Orientales d'Amsterdam décimés par le scorbut. Pas l'ombre d'une ambition de conquête coloniale dans cette aventure potagère. Mais ces hommes, et les immigrants qui les rejoignent, défient bientôt les jungles infestées de bêtes sauvages et de mouches tsé-tsé pour s'enfoncer au cœur du continent. Ils vont y écrire le premier chapitre de l'histoire d'un pays qui n'existe pas encore : l'Afrique du Sud. Persuadés par leur foi calviniste que Dieu les a élus pour régner sur le monde, ces premiers colons vont affronter les tribus noires, les chercheurs d'or et de diamants, les régiments à tunique rouge de la reine Victoria. Une saga féroce, tumultueuse, héroïque, qui débouchera trois siècles plus tard sur l'une des plus grandes tragédies de l'Histoire : l'instauration par un petit peuple de quatre millions de Blancs d'un régime raciste qui fera des centaines de milliers de victimes noires. Ce sera l'apartheid, une hideuse dictature à laquelle mettra fin, après vingt-sept ans d'emprisonnement, un géant de notre temps, Nelson Mandela. Avec la passion, la minutie, le talent qui ont fait le succès de ses grandes fresques historiques, Dominique Lapierre a mené trois ans d'enquête pour reconstituer l'épopée de ces femmes et de ces hommes anonymes ou célèbres, blancs ou noirs, européens ou africains, qui dans le sang et les larmes ont donné le jour à cette Afrique du Sud aujourd'hui devenue la " Nation arc-en-ciel ".

* Mon avis :
Cela fait plus d'un an que ce livre attendait patiemment dans ma bibliothèque. Il m'a été prêté par un ami qui m'a aussi confié La cité de la joie du même auteur. J'ai attendu un certain temps à l'ouvrir car j'ai du mal à sortir des romans. Il s'agit un effet d'un récit de vulgarisation historique qui retrace l'histoire si mouvementée de l'Afrique du Sud. Et je dois dire que j'ai été conquise ! 

Dès le début, le style fluide et efficace de Dominique Lapierre m'a embarquée tout au bout de cette petite péninsule du Cap, à une époque que j'adore, celle des grands voyages au XVIIIe siècle. J'ai été passionnée par l'histoire de ces colons, leurs motivations, leur culture. C'est en effet dans cette époque que plongent les racines de la domination de ceux qui se feront appeler les afrikaaners sur le reste du territoire. Puis c'est la conquête d'un territoire plus vaste, l'arrivée des Anglais et la guerre des Boers... Tous ces épisodes qui constituent une histoire dense et troublée, fondement de l'identité des Blancs Sud-Africains.

Vient ensuite une période plus complexe, moins prenante pour le lecteur, mais néanmoins enrichissante : la première moitié du XXe siècle et les origines politiques de l'apartheid. J'ai été troublée de saisir que ce terrible régime politique a été fortement influencé par l'Allemagne nazie. Les dirigeants Sud-Africains ont en effet fait leurs études à Berlin dans les années 30 et sont revenus dans leur contrée pétris d'une idéologie raciste qui venait conforter une certaine identité qui se construisait depuis l'arrivée des premiers colons.

La plongée dans ce régime terrible, le détail des exactions subies au quotidien, sans oublier bien sûr le combat de Nelson Mandela mais aussi de ces Blancs qui ont œuvré pour changer les choses occupe en toute logique une grande part du récit.

Cet ouvrage est donc une excellente porte d'entrée pour découvrir l'histoire de l'Afrique du Sud. Je l'ai trouvé très enrichissant et facile à lire.

lundi 24 octobre 2016

Agatha Christie - Cinq petits cochons - 1942

* L'histoire :
Cinq témoignages accablants ont fait condamner à la détention perpétuelle Caroline, la femme de Amyas Crale, peintre renommé, mort empoisonné. Seize ans après, Hercule Poirot prend l'affaire en main. Ne s'arrêtant pas aux évidences, tirant parti du moindre indice, il fait éclater une vérité à laquelle personne ne s'attendait.

* Mon avis :
Court roman méconnu d'Agatha Christie, Cinq petits cochons vaut le détour, ne serait-ce que par la construction originale de l'intrigue. 

Poirot revient en effet sur un crime commis seine ans plus tôt. Spontanément, nous nous demandons comment les protagonistes de l'histoire vont-il relater les événements vécus de si longues années auparavant ? Même si être confronté à la mort violente d'un proche fige le temps dans la mémoire, l'esprit peut construire autour de ce choc tout un tas d'interprétations et d'élucubrations fantasques. Comment démêler le vrai du faux ? Comment faire concorder les témoignages des cinq témoins et suspects de l'affaire ? Et surtout, certains mentent-ils ? 

Ainsi, le roman est construit en trois parties : la rencontre de Poirot avec chacun des cinq protagonistes présents seize ans auparavant le jour de la mort d'Amyas Crale ; le récit écrit de chacun d'entre eux ; et enfin les conclusions du détective belge entouré de ces mêmes personnages. Que voulez-vous, Poirot reste fidèle à ses habitudes pour dévoiler ses déductions !

Cette construction du récit aurait pu dérouter le lecteur et l'ennuyer. Cette fameuse journée de la mort du peintre est en effet relatée près de dix fois entre les témoignages oraux, écrits et le bilan de Poirot. Pourtant, à aucun moment je n'ai été lassée de relire les événements, tant ils ont été vécus différemment par chacun des protagonistes. En outre, je me suis laissée prendre au jeu de deviner qui pouvait bien être le coupable ! Car, comme la fille de Caroline, j'étais persuadée que celle-ci était innocente...

dimanche 16 octobre 2016

Jean-Michel Guenassia - Trompe-la-mort - 2015

* L'histoire :
Tom Larch est-il vraiment immortel ? Aucun être humain n’aurait pu survivre aux accidents dont il s’est tiré. A-t-il un secret qui le protège des coups du sort ? Ou un ange gardien qui veille sur lui ? Est-ce le hasard ou son instinct de vie qui lui permet de s’en sortir à chaque fois ? Obligé de quitter New Delhi pour Londres à huit ans, Tom est depuis toujours écartelé entre ses deux cultures. Celle de sa mère, indienne, et celle de son père, ingénieur anglais. 
 
* Mon avis :  
A mes yeux, Guenassia est l'un des meilleurs auteurs français contemporains qui soient. Je m'avance peut-être car il n'a écrit que cinq romans et ce n'est que le troisième que je lis, mais vraiment, ce type a quelque chose qui ne peut pas laisser indifférent. Le club des incorrigibles optimistes (lu avant de débuter ce blog) est un chef-d'oeuvre, salué d'ailleurs par le Prix Renaudot des lycéens qui, il faut le dire, ne récompense que des bons bouquins. Vous vous souvenez également peut-être du très bon La vie rêvée d'Ernesto G. . C'est donc au détour des allées de la médiathèque que j'ai décidé de me laisser tenter par son avant-dernier roman. 
 
D'emblée, je dois dire que l'histoire est beaucoup moins fouillée que pour les précédents opus. Les épisodes de la vie du héros s'enchaînent un peu trop vite à mon goût j'ai ressenti une certaine frustration, notamment en ce qui concerne son enfance en Inde. Il y a trois romans en un finalement, et si la première partie sur son enfance m'a séduite, j'ai trouvé la seconde sans intérêt. Ces années où Tom a 30/40 ans m'ont ennuyée. Enfin, la dernière partie, très différente, redonne un coup de fouet à l'histoire. Je ne garderai pas un souvenir impérissable de Trompe-la-mort. Je crois que j'en attendais trop de Guenassia !

mardi 27 septembre 2016

Ken Follett - Le siècle, Tome 3 : Aux portes de l'éternité - 2014

Le tome 2 : L'hiver du monde

* L'histoire :
1961. Les Allemands de l'Est ferment l'accès à Berlin-Ouest. La tension entre les États-Unis et l'Union soviétique s'exacerbe pour atteindre un point culminant l'année suivante avec la crise des missiles de Cuba. Le monde scindé en deux blocs se livre une guerre froide qui risque de devenir une guerre nucléaire. Confrontées à toutes les tragédies de la fin du XXe siècle, plusieurs familles, russe, allemande, américaine et anglaise, sont emportées dans le tumulte de ces immenses troubles sociaux, politiques et économiques. George Jakes dans le bus des Freedom Riders, Jasper Murray dans la jungle vietnamienne, Tania Dvorkine en Sibérie, Dave Williams et Walli Franck, rockers à Berlin ou San Francisco, vont se battre, trouver le chemin de l'amour et participer chacun à leur façon à la formidable révolution en marche.

* Mon avis :
J'avais été prévenue, ce troisième tome avait été moins apprécié par mon entourage que les deux précédents. En effet, j'ai moi aussi été déçue. J'avais dévoré La chute des géants et beaucoup apprécié L'hiver du monde. Là, la lecture a été parfois pénible. Heureusement que j'avais un peu de temps libre devant moi avec la fin des vacances d'été et le début du congé maternité car sinon il m'aurait fallu encore de longues semaines pour en venir à bout. 

Alors qu'est-ce qui m'a déplu ? 

La lourdeur de l'écriture tout d'abord. J'ai hésité à employer le mot "lenteur" mais ce mot n'aurait pas été totalement approprié tant certaines périodes sont longuement détaillées, d'autres bâclées en quelques pages et certaines totalement éludées. Il est essentiellement question de géopolitique dans ce troisième tome, le roman couvrant toute la période de la Guerre froide. C'est un thème complexe effectivement mais qui peut être traité de façon trépidante et romanesque. Pour preuve, les romans de Guenassia par exemple... Là, on assiste en spectateur à de longues réunions et autres manœuvres politiques. La majeure partie du roman détaille la politique américaine des présidents successifs et cela m'a grandement ennuyée. Il y avait tant de choses à dire sur l'URSS et l'Allemagne de l'Est ! Les chapitres concernant ce dernier pays sont trop rares et trop courts. L'Angleterre est à peine évoquée alors qu'elle connaît aussi une profonde mutation tout au long de la deuxième moitié du XXe siècle. Bref, les choix de l'auteur n'ont pas été judicieux à mes yeux. Les personnages ne sont pas aussi charismatiques que leurs ancêtres. Les histoires d'amour, pétillantes dans les précédents romans, sont elles-aussi traitées à la va-vite. Le côté saga n'est pas vraiment présent, alors que c'est souvent ce qui fait la force des romans de Ken Follett. Je suis contente d'avoir lu les trois tomes mais si je devais recommencer, je m'arrêterai finalement au premier.

dimanche 21 août 2016

Elif Şafak - Bonbon Palace - 2009

* L'histoire :
Dans ce roman Elif Şafak donne vie au Bonbon Palace et à ses habitants. Cet immeuble à l’élégance désuète fut bâti en 1966 à Istanbul, sur le site d’un ancien cimetière musulman et arménien, par un riche Russe pour sa femme qui ne s’émouvait plus qu’à la vue de friandises… Aujourd’hui décati, infesté par la vermine et les ordures, Bonbon Palace abrite dix appartements. S’y côtoient des voisins farfelus et très différents, composant une mosaïque de la société turque actuelle, reflétant ses aspirations, ses tensions et ses contradictions : le gérant de l’immeuble, le très religieux Hadji Hadji, conteur cruel à ses heures ; les jumeaux coiffeurs ; Hygiène Tijen qui n’a pas volé son surnom ; Nadia, desperate housewife accro à un soap opera ; la cafardeuse «maîtresse bleue»…

* Mon avis :
Il y a beaucoup de choses à dire sur ce roman à la si jolie couverture... Le plus simple serait naturellement de commencer par l'histoire. S'il y a autant de personnages que d'appartements dans cet immeuble miteux, il n'y a bien qu'un seul et unique héros : le bâtiment en lui-même. Si luxueux et original à l'époque de sa construction, il est aujourd'hui en décrépitude totale, croulant sous les ordures et les cafards. Alors que La Bâtarde d'Istanbul embaumait délicatement des parfums de la Turquie, Bonbon Palace nous livre ici l'aspect le moins ragoûtant de cette ville tentaculaire et densément peuplée qu'est Istanbul : les ordures qui s'amoncellent ! Omniprésentes dans la trame narrative, elles sont le sujet principal de conversation des habitants et, tel un fil qui se déroule, nous conduisent peu à peu dans chacun des appartements à la découverte de ses occupants. Pittoresque, riche en couleurs (et en odeurs), la galerie des personnage est truculente. L'écriture est délicate est subtile, riche en figures de style et en circonvolutions amenées à point nommé. Mais là où le bât blesse, c'est qu'Elif Şafak a accentué son histoire sur les égarements psychologiques des uns et des autres, là où le lecteur attendait plus de rebondissements sur le quotidien. Il y a comme un goût de "trop peu" à ce sujet et malheureusement un léger ennui à certains moments. Le premier quart du roman est parfait, puis j'ai ressenti un gros essoufflement qui a considérablement ralenti ma lecture. La dernière partie gagne de nouveau en dynamisme pour finalement aboutir sur un dernier chapitre qui n'avait pas lieu d'être à mes yeux. 

Sur le fond, ce roman est extra. Sur la forme... je suis moins emballée. Une lecture sans regret cependant mais avec une petite déception car j'attendais beaucoup de lui tant j'avais été conquise par La bâtarde d'Istanbul.

mardi 19 juillet 2016

Jean-Christophe Grangé - Le serment des limbes - 2007

* L'histoire :
Quand Mathieu Durey, flic à la brigade criminelle de Paris apprend que Luc, son meilleur ami, flic lui aussi, a tenté de se suicider, il n’a de cesse de comprendre ce geste. Il découvre que Luc travaillait en secret sur une série de meurtres dont les auteurs s’appuient sur la symbolique satanique... Mathieu saura-t-il préserver sa vie, ses choix, dans cette enquête qui le confronte à la réalité du Diable ?

* Mon avis :
J'ai eu un gros coup de coup de cœur l'an passé pour Miserere, du même auteur. Il n'était pas vraiment prévu que je lise de nouveau un Grangé ces jours-ci, ayant des dizaines de romans en attente mais il se trouve que j'ai découvert par hasard la "boite à lire" installée sur la place du village d'à côté de chez moi. L'initiative est simple : des livres donnés par les uns et les autres y sont déposés et chacun peut les prendre à sa guise, les remettre ou les garder. Forcément, il a fallu que j'aille y jeter un œil ! Alors que je m'attendais à des livres sans intérêt, j'ai eu la bonne surprise de découvrir plusieurs romans qui m'ont tentée. Je me suis résolue à n'en prendre qu'un et j'ai choisi celui-ci !

Si la personnalité du héros du roman, Matthieu, ne me laissera pas un souvenir tonitruant, il a pourtant réussi à m'embarquer avec lui au fin fond du Jura, sur la trace de ces tueurs hors du commun qui agiraient sur ordre du Diable. Je dois dire que j'ai réellement eu peur à de nombreuses reprises (quelle idée de lire seule la nuit aussi !!), même si au fond de moi j'attendais une issue cartésienne à ces meurtres. Je ne vous dirai pas ce qu'il en est bien sûr ! L'intrigue est prenante, captivante, suscitant une curiosité importante mais aussi un dégoût tant Grangé exploite des pistes glauques et cruelles par moments, ce qui n'est pas sans rappeler Miserere d'ailleurs. On est alors partagé entre une fascination pour le morbide et le paranormal et un rejet du texte, un peu comme lorsqu'on regarde une scène "qui fait peur" ou qui dérange à la télévision ! J'ai apprécié le suspens et l'angoisse qui émanent de ce roman mais surtout tous les liens entre les meurtres et la religion, qu'elle soit chrétienne ou sataniste... Comme je le disais en préambule, le héros ne m'a pas plus que ça marquée, et c'est le cas des autres personnages. Mais cela ne m'a pas empêché de dévorer ce roman et de l'apprécier au point de le recommander... si vous avez le cœur bien accroché !

lundi 18 juillet 2016

Arnaldur Indridason - Bettý - 2011

* L'histoire :
Quand j'ai rencontré Bettý, j'ai su que ma vie allait basculer. Elle était magnétique et fatale. J'aurai tout donné pour elle. J'ai même accepté de travailler pour son mari. Mais maintenant c'est moi qui suis derrière les barreaux. Aux yeux de tous, je suis coupable de meurtre. Parce que, si l'amour se joue à trois, il y en a toujours un de trop.

* Mon avis :
Après avoir passé de longs mois sur La part de l'aube, j'ai voulu enchaîner avec un livre court, très court même, que je pourrai lire en moins de deux jours. Un livre dynamique et entraînant, qui ne me laisse pas de répit. Je me suis donc attaquée à une valeur sûre : le prodige islandais du crime Indridason. Sauf que je ne suis pas retournée rendre visite à mon cher commissaire Erlendur, son héros fétiche, pour me concentrer sur ce "one shot", Bettý. Alors bien sûr, au départ, j'ai été déstabilisée par l'absence des personnages récurrents. La narration à la première personne du singulier m'a aussi perturbée. Et puis très vite le talent narratif d'Indridason a fait germer en moi une curiosité inoutenable : quel est le secret de cette femme, Bettý ?
Sans trop en dévoiler, sachez que la manipulation est au cœur du suspens et que le lecteur n'est pas à l'abri de quelques surprises. J'aime ce genre de livres déroutants !

mercredi 13 juillet 2016

Eric Marchal - La part de l'aube - 2013

* L'histoire :
Lyon, septembre 1777. Antoine Fabert est avocat au barreau lyonnais. De l'avis général, c’est le meilleur de tous. Pourtant, il n'a jamais plaidé, contrairement à Prost de Royer, son célèbre ami et associé. Des écrits gaulois sont découverts à Fourvière, les textes d'un druide du nom de Louern, qui vont propulser Antoine au centre d'une bataille pour le rétablissement de la réalité historique. Cette bataille portera en elle les prémisses de la révolution des esprits. Antoine et ses proches, Antelme de Jussieu, historien paralytique, Camille Delauney, rédacteur de la première gazette sur l'actualité locale, et la comédienne de l'Ambigu-Comique Michèle Masson seront confrontés à un groupe d'espions baptisés les Lugduniens sur la trace du trésor du druide Louern, dont la découverte pourrait à elle seule renverser la royauté. 

* Mon avis :
Voilà bien longtemps que je n'avais pas publié un compte-rendu de lecture sur mon blog. Et pour cause ! J'ai mis plusieurs mois à lire ce roman. Certes, il a une épaisseur considérable mais je ne m'attendais vraiment pas à l'avoir en cours pendant tout l'hiver, tout le printemps... et le début de l'été. J'ai été très occupée et surtout fatiguée pendant cette période et j'ai donc moins lu. Surtout, il a manqué dans ce livre ce je-ne-sais-quoi qui vous donne envie de ne rien faire d'autre que d'avancer dans l'histoire. Je suis dubitative face à ce roman au thème passionnant mais qui pourtant manque à mes yeux de peps. L'intrigue principale est en effet diluée dans un flot d'histoires secondaires plus ou moins trépidantes. Le roman perd alors de sa saveur et surtout de fluidité. Pourtant, la galerie des personnages est attrayante. Ce milieu bourgeois de province de la veille de la Révolution, inspiré par les Lumières, a un côté sympathique et riche en couleurs. Cette lecture est dans la même veine que Le soleil sous la soie et je ne vous la déconseillerai donc pas pour autant. Elle est riche et à plusieurs égards instructive. Il est donc possible que mon intérêt émoussé pour ce texte soit causé par des facteurs extérieurs.

mardi 22 mars 2016

Camilla Läckberg - La faiseuse d'anges - 2014

* L'histoire :
Pâques 1974. Sur l’île de Valö, aux abords de Fjällbacka, une famille disparaît sans laisser de traces. La table du dîner est soigneusement dressée, mais tous se sont volatilisés, à l’exception de la fillette d’un an et demi, Ebba. Sont-ils victimes d’un crime ou sont-ils tous partis de leur plein gré ? L’énigme ne sera jamais résolue. Des années plus tard, Ebba revient sur l’île et s’installe dans la maison familiale avec son mari. Les vieux secrets de la propriété ne vont pas tarder à ressurgir…

* Mon avis :
Pas de grosse surprise avec le dernier Camilla Läckberg. Le style est bien rodé et l'efficacité prouvée. Certains pourraient se lasser mais je reconnais que je retrouve toujours les personnages avec ce sentiment de retrouver des gens que je connais... Une intrigue bien ficelée, même si les passages concernant le passé auraient être plus fouillés.

Wally Lamb - La puissance des vaincus - 2000

* L'histoire :
Le 12 octobre 1990, Thomas Birdsey entre dans la bibliothèque de Three Rivers et, devant les lecteurs terrorisés, s'ampute de la main : un acte religieux, dira-t-il, afin de protester contre l'intervention militaire américaine en Irak. Il est interné dans un établissement psychiatrique de haute sécurité, d'où son frère jumeau, Dominick va tenter de le faire sortir. Dominick a toujours lutté afin d'affirmer sa différence face à Thomas, l'enfant fragile, trop protégé par leur mère et peu armé pour affronter le monde ou la violence de leur beau-père. Mais, depuis les premiers signes des troubles mentaux de Thomas, Dominick l'a aussi porté à bout de bras, enrageant de lui sacrifier sa propre vie. Terrifié par le mélange d'amour et de haine que lui inspire ce double négatif de lui-même, il est dévoré de culpabilité. Afin de trouver des réponses à la folie de son frère, Dominick, avec l'aide de la psychiatre de Thomas, va accepter de relire leur histoire familiale. Une plongée dans leur passé d'enfants illégitimes qui l'entraîne jusque sur les traces d'un terrible grand-père sicilien. Là, peut-être, dans les douloureux secrets d'autrefois, trouvera-t-il enfin la clé de leur identité...

* Mon avis :
C'est un livre qui m'a été offert par mon amie Johanne. J'ai donc débuté la lecture avec un a priori forcément positif ! L'effet ne s'est pas dissipé au fil de la lecture. Il s'agit d'un roman dense de près de 700 pages qui mêle habilement différents temps de l'histoire de ces deux frères. La psychologie de Dominick est notamment abordée avec justesse : comment vivre lorsque son frère jumeau est fou ? Quelle positionnement adopter vis-à-vis de lui ? Le récit a pris une profondeur supplémentaire lorsque Dominick va se plonger dans l'histoire familiale. Leur mère n'a jamais voulu leur révéler l'identité de leur père ; leur beau-père était violent et l'aura du grand-père sicilien plane encore sur eux de longues années après sa mort... Un passé dense et difficile qui lui permettra peut-être de mieux se connaître. C'est une belle découverte !

lundi 29 février 2016

Jean-François Parot - Le crime de l'hôtel Saint-Florentin - 2004

* L'histoire :
Nicolas Le Floch traverse une période difficile : Louis XV est mort et Sartine quitte ses fonctions de Lieutenant Général de Police pour rejoindre celles de Secrétaire d'Etat à la Marine.
Désormais sous les ordres d'un certain Le Noir, Nicolas doit enquêter sur un crime commis à l'Hôtel de M. de Saint-Florentin, ministre du nouveau Roi.
Sa quête va le conduire à Paris, hors les murs, chez des éleveurs de bestiaux, et à Versailles, où il assurera sa position auprès de Louis XVI.
Fiacre fantôme, meurtres en série, étonnante arme du crime ponctuent cette aventure où se mêlent l'argent, la débauche, l'espionnage et toutes les folies d'une jeune Cour où perdurent rivalités et affrontements anciens.

* Mon avis :
Dans la lignée des autres ouvrages de la saga, Le crime de l'hôtel Saint-Florentin nous plonge avec délices dans le Paris et le Versailles de la fin du XVIIIe siècle. C'est le premier roman qui se déroule sous le règne de Louis XVI et je suis de plus en plus impatiente de voir les années défiler en vue de la Révolution. Sinon, tout est maîtrisé, comme d'habitude !

Jean-Christophe Grangé - Miserere - 2008

* L'histoire : 
"Ce sont des enfants.
Ils ont la pureté des diamants les plus parfaits.
Aucune ombre. Aucune inclusion. Aucune faille.
Mais leur pureté est celle du Mal."

Étrange assassinat d'un chef de chorale d'origine chilienne dans l'église arménienne de Paris. Disparitions de plusieurs enfants de chœur. Série de meurtres opérée selon un protocole macabre : perforation inexplicable des tympans, inscriptions tirées du Miserere d'Allegri, mystérieuses traces de pas autour des cadavres : pointure 36...
Pour mener l'enquête, deux flics borderline comme les aime Grangé : Kasdan, le vieux briscard à la retraite, et Volo le toxico, beau comme une rock star. Origines arménienne et russe. Deux hommes intelligents, acharnés, hantés par leur passé.

* Mon avis : 
Ce roman m'a fait l'effet d'un coup de poing tant il est captivant et violent. J'ai été fascinée par l'enquête qui mêle des crimes étranges, le passé peu glorieux de la dictature chilienne et l'univers sectaire. Je l'ai lu d'une traite bien que plusieurs passages m'aient vraiment dérangée par leur côté sordide. Je ne connaissais pas l'auteur des fameuses Rivières Pourpres et je dois dire que je suis conquise et que je le recommande vivement !

mercredi 27 janvier 2016

Alexis Lecaye - Les dames - 2002/2014

 Cette chronique regroupe les six romans de la série "Les dames" d'Alexis Lecaye.

* L'histoire :
Dame de cœur : 
Roselyne, trente-deux ans, est une victime-née. Battue par son mari, psychopathe en herbe, elle n’attend qu’une chose : qu’il la libère enfin d’une existence trop pesante. Commissaire à la brigade criminelle, Martin a perdu le feu sacré. Sa vie privée n’a jamais été aussi compliquée et son travail est devenu plus source d’angoisse que de satisfaction. Le meurtre d’une ravissante jeune femme, aussi violent que gratuit en apparence, réveille sa haine du crime et de l’injustice.
 
Dame de pique :
L’un après l’autre, les clients d’un détective privé sont torturés et éliminés. Très vite, le commissaire Martin et son adjointe Jeannette ont la conviction que le tueur qu’ils recherchent est une femme. A quelle logique obéit-elle ? D’où tire-t-elle sa puissance et son impunité ? Comment réussiront-ils à traquer et à mettre hors d’état de nuire une proie si redoutable ? 

Dame de carreau :
A Paris, une jeune femme est agressée dans la cour de son immeuble. Bâillonnée et jetée dans le coffre d'une voiture, elle se retrouve attachée sur un lit, nue, à la merci d'un cinglé cagoulé qui lui fait écouter du Mozart. Elle croit sa dernière heure arrivée et pourtant, au milieu de la nuit, elle est libérée, saine et sauve et n'a subit aucunes sévices. C'est avec une perplexité grandissante que le commissaire Martin écoute le récit de cette jeune femme, qui, bien que fragilisée nerveusement, n'a rien de l'affabulatrice type. Jeannette, l'adjointe du commissaire, part rapidement sur la piste de disparitions de jeunes femmes jamais élucidées. Les similitudes entre les différentes affaires sont minces mais Jeannette a prouvé souvent que son instinct la trahissait peu voire jamais. Martin et elle partent alors sur la trace d'un criminel récidiviste et s'il y a peu d'indices, ils ont néanmoins un avantage rare : un témoin de premier choix en la personne de la victime qu'ils espèrent bien être la dernière.
 
Dame de trèfle :
Une jeune femme inconnue est découverte dans le coma au bas d'un pont de Paris, baignant dans une mare de sang qui n'est pas le sien. Qui est la victime ? D'où vient ce tortionnaire au magnétisme irrésistible qui traque et élimine les témoins ? Que cherche-t-il ?
Alors que l'enquête démarre, la vie du commissaire Martin, nouveau père et plus que jamais amoureux, est toujours aussi compliquée... Martin et ses équipiers vont bientôt découvrir qu'ils sont engagés dans une course sans merci avec un manipulateur-assassin aussi terrifiant qu'insaisissable. L'enjeu : deux enfants, perdus dans la ville...

Dame d'atout :
Le commissaire Martin est appelé au milieu de la nuit : le corps d’une fillette vient d’être retrouvé sur le périphérique entre Paris et Pantin. Malgré ses années de service, Martin ne peut s’habituer aux meurtres d’enfants et c’est animé d’une rage folle qu’il se rend sur les lieux du crime. Très vite, l’enquête le conduit au domicile d’un certain Akim Fédiche. Mais l’homme, récemment sorti de prison, semble impossible à confondre et les recherches pour l’interroger restent vaines. Jusqu’à ce qu’on le retrouve pendu, en pleine forêt, à une centaine de kilomètres de Paris dans un simulacre de suicide…

Dame de feu :
Un tueur anonyme exécute huit personnes dans le bus 86, boulevard Henri-IV à Paris. Le commissaire Martin apprend le soir même que sa compagne Marion fait partie des victimes. Au fin fond de la région parisienne, dans la campagne du Vexin, un adolescent vit une folle passion avec la mère de son meilleur ami. Quel terrible secret lie cet amour éperdu au massacre ?

* Mon avis :
J'ai choisi de chroniquer ces six romans ensemble pour la simple et bonne raison que je les ai enchaînés comme l'on regarde à la suite les épisodes d'une série télévisée qui nous rend accro. Et pourtant, ils étaient mal partis ces romans dans ma bibliothèque !! Prêtés par ma mère il y a plus de trois ans, je n'y touchais que pour les dépoussiérer. Je n'étais absolument pas emballée par la couverture, les titres et la quatrième de couverture. Mais comme je n'aime pas rendre un livre que l'on m'a prêté sans au moins avoir essayé de le lire, je me suis enfin décidée à m'y mettre. Et là, ça a été la révélation. Le choc. J'ai tout de suite été emballée par le rythme des enquêtes et leur côté sordide. Toutes ont ce point commun de mettre en lumière l'atrocité de faits cachés parmi un quotidien aux apparences anodines. Le fait-divers des journaux dans toute sa splendeur mais avec un degré de complexité qui le transforme en base de bon polar. Y compris lorsque l'aspect "tueur en série" est présent, la crédibilité est au rendez-vous. Attention, on est loin, très loin des auteurs nordiques ! Il faut vraiment lire ces romans en ayant à l'esprit qu'il s'agit de polars "à la française", ancrés dans des représentations familières, tant dans les caractères et dans le quotidien des personnages que dans les lieux traversés par les enquêtes. Il se trouve que par le plus grand des hasards, le commissaire Martin est amené à aller dans des lieux que je connais très bien pour y avoir travaillé quotidiennement pendant quatre ans : Les Mureaux, Meulan, le Vexin. C'est très troublant de lire des descriptions de rues, de gares, de places que j'ai moi-même arpentées ! J'ai éprouvé beaucoup de sympathie pour Martin et pour Jeannette, qui sont des personnages aux traits de caractères bien travaillés. Surtout, les intrigues sont trépidantes et Lecaye maîtrise à merveille la fameuse technique du "page turner" qui vous pousse à enchaîner les chapitres pour connaître la suite de l'histoire !

dimanche 17 janvier 2016

Ken Follett - Le pays de la liberté - 1996

* L'histoire :
Depuis sa plus tendre enfance, Mack McAsh passe ses heures de veille au fond du puits de la mine de charbon des Jamisson, en Ecosse. Alors que le jeune homme brûle du désir de s'évader de cet enfer sur terre, il trouve un appui inespéré en la personne de Lizzie Hallim, une jeune aristocrate aussi belle qu'impulsive, qui ne sait comment échapper au poids des traditions et du mariage de convention auquel elle a dû consentir. Dans la société anglaise étriquée du XVIIe siècle, l'un et l'autre n'ont de choix qu'entre la soumission ou la révolte. Animé par une soif de justice inaltérable, Mack entre en conflit avec son propriétaire, puis avec le gouvernement britannique et se voit condamner à la déportation en Amérique. Le destin remet alors Mack et Lizzie l'un en face de l'autre, sur une terre de liberté à la mesure de leur passion.

* Mon avis :
D'emblée, le thème m'a captivée. Entre les mines de charbon d'Ecosse et les docks de Londres, les plantations d'Amérique à l'époque des Treize colonies et les Grandes Plaines. La lutte pour sortir de sa condition, s'élever socialement et faire triompher les libertés et l'amour sont des constantes dans les romans de Ken Follett qui sont ici bien adaptées à l'époque. Une fois de plus, les similitudes avec les autres sagas de l'auteur sont constantes, que ce soit dans la construction du roman ou dans les caractères des personnages. Ce n'est pas le meilleur de tous les romans écrits par l'auteur mais il se laisse apprécier par les fidèles du genre.

samedi 16 janvier 2016

Katherine Pancol - Muchachas - 2014

* L'histoire :
Les filles sont partout dans ce roman. Elles mènent la danse. De New York à Paris, de la Bourgogne à Londres ou à Miami. Des filles qui inventent, s’enflamment, aiment. Des filles qui se battent pour la vie. Et les hommes ? Ils sont là aussi. Mais ce sont les muchachas qui dansent, dansent, dansent. Elles font voler les destins en éclats. Et ça n’en finit pas !

* Mon avis :
Bon, j'ai presque honte à l'idée de publier une chronique sur Pancol... Je ne lis pas toujours des chefs d’œuvres mais là, il faut dire que l'on touche le plus bas niveau des romans de gare au vu de la réputation de cet auteur. J'avais déjà mis du Marc Levy me direz-vous !
Mais alors, pourquoi ?!
Contrairement à Marc Levy, je n'ai pas lu Muchachas pour me faire ma propre idée de l'auteur, non. Je connaissais déjà. J'avais lu la trilogie des "Yeux jaunes des crocodiles" il y a quelques années et j'avais trouvé ces livres divertissants, sans pour autant laisser une empreinte indélébile dans ma mémoire. Quand on m'a prêté celui-ci, je me suis dit "allez, pourquoi pas... ça se lit vite". Et finalement, j'ai détesté. Tellement détesté que j'ai mis des semaines à le lire. C'est très mal écrit et l'histoire est sans intérêt. Les personnages qui rendaient les premiers tomes sympathiques à la manière d'un téléfilm de l'après-midi sont délaissés au profit de l'histoire d'une inconnue, une femme battue par son mari dont l'on suit le calvaire. Mouais. C'est tellement mal écrit que cela en devient insipide.
Passez votre chemin !

Arnaldur Indridason - La cité des jarres - 2005

* L'histoire :
Un nouveau cadavre est retrouvé à Reykjavik. L'inspecteur Erlendur est de mauvaise humeur : encore un de ces meurtres typiquement islandais, un "truc bête et méchant" qui fait perdre son temps à la police... Des photos pornographiques retrouvées chez la victime révèlent une affaire vieille de quarante ans...

* Mon avis :
Comme j'ai découvert Indridason un peu par hasard il y a de cela environ trois ans, je n'ai pas lu ses romans dans l'ordre. De fait, je découvre l'histoire personnelle d'Erlendur et de ses collègues de façon décousue et il me faut remettre les pièces du puzzle dans l'ordre lorsque j'avance dans ma lecture ! Néanmoins, je m'y retrouve sans trop de difficulté. En effet, à la différence des romans de Camillä Lackberg, la vie des héros est peu détaillée, bien qu'elle reste l'un des aspects intéressant des livres d'Indridason que j'apprécie tant (vous devez commencer à le savoir). 
Ici, il s'agit de la toute première enquête d'Erlendur publiée en France. Ce livre pose donc les bases du style d'Indridason : l'Islande, sa société, et ces morts peu communes qui trouvent leur origine dans un passé plus ou moins lointain. Ce n'est pas mon roman préféré de tous mais je l'ai trouvé de belle qualité ! La mystérieuse "cité des Jarres" révèle des secrets abominables...

dimanche 3 janvier 2016

Blandine Le Callet - Une pièce montée - 2006

Relecture

* L'histoire :
La pièce montée arrive, sur un plateau immense porté par deux serveurs. Vincent voit osciller au rythme de leur marche cette tour de Babel en choux à la crème, surmontée du traditionnel couple de mariés. Il se dit: C'est moi, ce petit bonhomme, tout en haut. C'est moi. Il se demande qui a pu inventer un gâteau aussi ridicule. Cette pyramide grotesque ponctuée de petits grains de sucre argentés, de feuilles de pain azyme vert pistache et de roses en pâte d'amandes, cette monstruosité pâtissière sur son socle de nougatine. Et ce couple de mariés perché au sommet, qu'est-ce qu'il symbolise, au juste ? 

* Mon avis :
J'ai eu envie de relire ce court roman alors que je préparais mon mariage ! J'ai adoré ce récit d'un mariage bourgeois parfait vu de l'extérieur mais où en réalité beaucoup d'invités ne font que bonne figure, pris dans leurs tracas personnels. C'est la vraie vie en somme, racontée avec humour et talent par l'auteur qui a fait le choix d'un récit chorale, c'est-à-dire que le mariage est raconté par plusieurs personnages : le prêtre, la petite fille d'honneur, la sœur de la mariée... etc Cela nous donne une vision d'ensemble de l'événement et nous montre finalement qu'il n'y a pas de famille parfaite. Beaucoup d'originalité et un ton acerbe vivifiant.

Timur Vermes - Il est de retour - 2014

Livre abandonné

* L'histoire :
A Berlin, en 2011. Soixante-six ans après sa disparition, Hitler se réveille dans un terrain vague de Berlin. Et il n'est pas content : quoi, plus personne ne fait le salut nazi ? L'Allemagne ne rayonne plus sur l'Europe ? Tous ces Turcs qui ont pignon sur rue sont venus de leur plein gré ? Et, surtout, c'est une FEMME qui dirige le pays ? Il est temps d'agir. Le Führer est de retour et va remettre le pays dans le droit chemin. Et pour ça, il lui faut une tribune. Ça tombe bien, une équipe de télé, par l'odeur du bon filon alléchée, est toute prête à la lui fournir. La machine médiatique s'emballe et bientôt, le pays ne parle plus que de ça. Pensez-vous, cet homme ne dit pas que des âneries ! En voilà un au moins qui ne mâche pas ses mots. Et ça fait du bien, en ces temps de crise... Hitler est ravi qui n'en demandait pas tant. Il le sent, le pays est prêt. Reste pour lui à porter l'estocade qui lui permettra d'accomplir enfin ce qu'il n'avait pu achever...

* Mon avis :
Ce livre m'a été prêté par ma sœur, qui l'avait trouvé drôle et original. Comme beaucoup de gens d'ailleurs car ce livre a fait le buzz à sa sortie. Pour ma part, je n'ai pas accroché du tout. J'ai lu un tiers du livre et le côté décalé l'était trop pour moi. Ce n'est pas du second degré, c'est du millième degré ! Il est vrai que dès le départ j'étais sceptique donc j'ai tourné les pages avec beaucoup d'a priori... Je ne demandais pourtant qu'être agréablement surprise, mais (j'insiste !), ça n'a pas été le cas. 
Si une âme généreuse veut bien me dire comment il se termine, je suis preneuse !

samedi 2 janvier 2016

Retour sur un an de lecture en voyage

J'ai mis plus d'un an et demi à chroniquer les 46 livres lus pendant mon tour du monde d'août 2014 à août 2015 ! Chroniques parfois forcées, parfois succinctes, parfois plus éloquentes... Mais qui ont toutes ce point commun de m'avoir fait replonger avec délice et nostalgie dans ce voyage qui a bouleversé ma vie.

Je ne pensais pas lire tant pendant cette année. J'avais emmené quelques classiques sur ma liseuse numérique, au cas où je m'ennuierai dans les transports... Et j'ai découvert par hasard le monde merveilleux des livres voyageurs dans les bibliothèques d'auberges de jeunesse. C'était en Chine, à Guilin. Il y avait là une pièce tapissée de livres dans toutes les langues et des canapés confortables. J'ai pris Le rire du cyclope de Bernard Werber et comme je ne l'avais pas terminé à notre départ, je l'ai emmené avec moi. Quelques jours plus tard, je le déposais à Hanoï, au Vietnam, dans une autre auberge. C'était le début d'une longue chaîne d'échanges.

Le livre voyageur... On le lit sur place, on l'emmène avec soi, il traverse des frontières, se tasse dans un sac à dos qu'il alourdit. Parfois le livre voyageur est prêté par un autre baroudeur, avec qui on échange alors avec passion sur ces lectures de voyage qui ont une saveur toute particulière.

Le choix est souvent très restreint sur ces étagères et on est souvent forcé de lire un roman qu'on n'aurait jamais ouvert. Il n'y a jamais de grande déception, mais souvent de très très belles surprises et des émotions au rendez-vous.

Quand je lis un titre de livre lu en voyage, je me revois instantanément à l'endroit où je l'ai lu. Je retrouve les détails du quotidien : nourriture, langue, activités, chambre... et tout plein de sensations qui se sont imprégnées en moi et dont il est difficile de se souvenir de prime abord. Les livres ont figé dans mon inconscient mon parcours aux quatre coins du monde. C'est l'un des nombreux pouvoirs de la lecture !

Eric Marchal - Le soleil sous la soie - 2011

Et voici (enfin !) le dernier livre que j'ai lu pendant mon tour du monde... à Quito, à Lima, dans l'avion... et un peu en Bretagne ! 
juillet-août 2014

* L'histoire :
A l'aube du XVIIIe siècle, un des plus petits Etats d'Europe, le duché de Lorraine, se relève de l'occupation française, dans l'espoir de connaître une génération de paix.
Nicolas Déruet est chirurgien ambulant. Emprisonné à la suite d'une opération durant laquelle le patient est décédé, il est obligé de s'exiler dans les armées de la coalition en guerre contre les Turcs. De retour à Nancy, il développera son art à l'hôpital Saint-Charles et n'aura de cesse de laver son honneur. Des campagnes lorraines aux steppes hongroises, des hôpitaux militaires aux ors des palais royaux, il connaîtra le destin hors norme d'un homme guidé par la passion de la chirurgie et déchiré par le choix impossible entre deux femmes que tout oppose : l'accoucheuse Marianne Pajot et Rosa, marquise de Cornelli.

* Mon avis :
Très très belle découverte avec ce roman historique qui mêle amour, histoire militaire et histoire de la médecine, le tout avec un phrasé romanesque entraînant. J'ai adoré découvrir la vie de ces personnages et leur parcours au sein du duché de Lorraine indépendant puis rattaché à la France, à l'époque de Louis XIV et de Louis XV. J'ai depuis très envie de découvrir cette région !

Bernard Werber - Les fourmis - 1991

Livre lu à Quito (Equateur) - juillet 2014 

 * L'histoire :
Pendant les quelques secondes nécessaires pour lire cette seule phrase vont naître sur terre quarante humains mais surtout sept cents millions de fourmis. Depuis plus de cent millions d'années avant nous, elles sont là, réparties en légions, en cités, en empires sur toute la surface du globe. Iles ont créé une civilisation parallèle, bâti de véritables royaumes, inventé les armes les plus sophistiquées, conçu tout un art de la guerre et de la cité que nous sommes loin d'égaler, maîtrisé une technologie stupéfiante. Elles ont leur propre Attila, Christophe Colomb, Jules César, Machiavel ou Léonard de Vinci. Le jour des fourmis approche. Le roman pas comme les autres nous dit pourquoi et nous plonge de manière saisissante dans un univers de crimes, de monstruosités, de guerres tel que nous n'en avons jamais connu. Au-delà de toute imagination. Il nous fait entrer dans le monde des infra¬terrestres. Attention où vous mettrez les pieds. Après avoir lu ce roman fascinant, vous risquez de ne plus regarder la réalité de la même manière.

* Mon avis :
Attention, coup de cœur ! 
Ce livre fait déjà partie des livres cultes et ce succès est amplement mérité.
Un thème d'une originalité extraordinaire, une écriture fluide, l'envie de tourner les pages sans cesse, une réflexion sur notre monde... Bernard Werber nous offre tout cela et bien plus encore. A lire absolument si ce n'est déjà fait !! Par contre, je n'ose pas lire la suite, de peur d'être déçue.

Agota Kristof - Le grand cahier - 1986

Livre lu à Quito (Équateur) - juillet 2014

* L'histoire :
Arrivés de la Grande Ville avec leur mère, Claus et Lucas ne vont rester que tous les deux chez leur grand-mère pendant la guerre. Cette dernière est une femme sale, méchante, radine, analphabète et meurtrière; les jumeaux vont alors entreprendre seuls une étrange éducation. D'un côté ils s'entraînent à s'endurcir, à ne pas s'apitoyer sur la douleur d'autrui et à tuer, et de l'autre, ils écrivent la liste des tâches effectuées dans un grand cahier.

* Mon avis :
Une histoire courte, qui se lit très vite, mais qui dérange et interpelle. J'ai été choquée par la cruauté de ces deux enfants qui sont dénués d'empathie et de sentiments. L'horreur de la guerre et leur quotidien avec cette grand-mère horrible permet certes d'éclairer ce vécu mais cela ne permet pas pour autant de l'excuser. J'ai d'autant plus été troublée par ce livre lorsque j'ai appris que certains enseignants le faisaient lire en classe. Certains passages décrivent des relations sexuelles glauques qui ne doivent pas être lues par des enfants ! Pour certains ce livre est à lire absolument mais personnellement, je m'en serai bien passé !

Umberto Eco - L'île du jour d'avant - 1996

Livre lu aux îles Galapagos (Équateur) - juillet 2014

* L'histoire :
À travers l'odyssée de Roberto de la Grive, tour à tour guerrier, savant et agent secret, puis naufragé non loin du mythique 180e méridien - celui qui sépare aujourd'hui d'hier -, c'est à un carrousel ininterrompu de personnages, d'événements et d'idées que nous sommes conviés. Campagnes de la guerre de Trente Ans, salons parisiens, intrigues diplomatiques, jeux de l'amour, de l'art, de la pensée : rien n'échappe au tourbillon d'une époque où les découvertes de la géographie et de l'astronomie bouleversent les consciences.

* Mon avis :
J'avais eu du mal à lire Le nom de la rose quelques mois auparavant mais j'avais envie de retenter l'expérience Eco avec ce roman au titre poétique. Il me semblait intéressant et novateur. C'est certes le cas mais qu'il est difficile à lire ! Trop érudit, trop complexe, trop lent. J'ai été déçue et frustrée. Je me suis même sentie un poil idiote à ne pas accrocher avec le style de l'auteur. J'ai eu le sentiment de lire un roman élitiste, c'est pour dire... Il me fallait du courage pour l'ouvrir et je décrochais vite. J'ai eu beaucoup de mal à le finir et je reconnais avoir sauté quelques pages.

Patricia Cornwell - Vent de glace - 2012

Livre lu à Huaraz (Pérou) - juin 2014

* L'histoire :
Une éminente paléontologue disparaît d’un site de fouilles renfermant des ossements de dinosaures au fin fond du Canada. Un message macabre parvient à Kay Scarpetta, lui laissant la détestable impression qu’il pourrait correspondre à cette disparition. Quand elle est appelée peu après à repêcher dans le port de Boston un cadavre de femme, les événements s’enchaînent. Kay Scarpetta se retrouve face à un tueur en série fort intelligent et n’ayant aucune crainte d’être arrêté. Comme les indices semblent établir un lien avec d’autres affaires non résolues, les sciences médico-légales les plus pointues sont sollicitées. La chasse du coupable commence dans la ville de Boston prise sous un vent de glace.

* Mon avis :
Voila un thriller qui me réconcilie un peu avec les auteurs américains du genre. L'intrigue est bien ficelée et l'aspect "Les Experts" de l'enquête a un certain un attrait.